La Free Narges Coalition et ses partenaires exhortent le Conseil des droits de l’homme de l'ONU à intervenir pour la libération urgente de Narges Mohammadi pour raisons médicales

Reporters sans frontières (RSF), membre fondateur de la coalition pour libérer Narges Mohammadi – la Free Narges Coalition –, a cosigné une lettre commune avec plus de 40 organisations de défense de la liberté d'expression et des droits humains appelant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à intervenir pour la libération urgente, pour raisons médicales, de la journaliste, activiste et lauréate du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, actuellement détenue en Iran.

Au Conseil des droits de l'homme des Nations unies,

Nous, les organisations soussignées œuvrant pour la liberté d'expression et les droits humains, vous écrivons en réaction aux informations récentes selon lesquelles Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix emprisonnée, a un besoin urgent de soins médicaux. À l'approche de l'examen de la situation en Iran dans le cadre du mécanisme de l'examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme de l'ONU, qui se tiendra à Genève dans les deux prochains mois, nous vous demandons instamment d’appeler les autorités iraniennes à accorder à Narges Mohammadi une permission médicale pour des raisons humanitaires, afin qu'elle puisse recevoir des soins complets essentiels pour traiter ses graves problèmes de santé.

Narges Mohammadi, défenseuse des droits humains, journaliste, auteure et directrice adjointe et porte-parole du Centre des défenseurs des droits humains (DHRC) en Iran, a passé plus de dix ans de sa vie en prison. Sa détention actuelle a débuté en novembre 2021. Elle purge actuellement des peines totalisant 13 ans et neuf mois de prison pour des accusations telles que : “activités de propagande contre l'État” et “collusion contre la sécurité de l'État”. Écrivaine et activiste de renommée internationale, elle a reçu de nombreuses distinctions internationales pour sa lutte sans relâche en faveur des droits humains, notamment le prix Nobel de la paix 2023, le prix UNESCO/Guillermo Cano pour la liberté de la presse 2023, le prix PEN/Barbey de la liberté d'écrire 2023 et le prix RSF du courage 2022.

La santé de Narges Mohammadi s'est gravement détériorée au cours de sa longue incarcération, en particulier en 2022, lorsqu'elle a été victime de plusieurs crises cardiaques avant d'être finalement transférée à l'hôpital pour une chirurgie cardiaque d'urgence. Début octobre 2024, sa famille a exprimé de sérieuses inquiétudes concernant les refus répétés des responsables de la prison d'Evin de la transférer à l'hôpital pour un angiogramme prescrit par son cardiologue en mars ; elle n'a pu y assister que le 27 octobre 2024. Le 3 novembre, son avocat a annoncé que lors de cette visite médicale, des médecins avaient découvert une lésion osseuse suspectée cancéreuse à la jambe droite. Si Narges Mohammadi a subi une intervention chirurgicale le 14 novembre, incluant une greffe osseuse, elle a été renvoyée en prison deux jours après seulement, en dépit des conseils des médecins et des demandes de son équipe juridique pour une permission médicale.

Le refus des autorités pénitentiaires d’accorder les soins médicaux nécessaires à Narges Mohammadi témoigne d’un cruel mépris pour sa santé en détention. Malheureusement, son cas s'inscrit dans un schéma systématique de négligence médicale arbitraire envers les détenus, y compris des défenseurs des droits humains, journalistes et écrivains. Ainsi, le poète et cinéaste Baktash Abtin est décédé en détention en janvier 2022, à la suite de retards dans l’accès à des soins médicaux.

Alors que le 16 novembre marque le troisième anniversaire de la détention arbitraire de Narges Mohammadi, nous, les organisations soussignées, lançons un appel urgent pour sa libération complète et inconditionnelle, ainsi que, dans l’immédiat, une permission médicale pour des raisons humanitaires. Nous demandons également aux autorités iraniennes de cesser la criminalisation des droits humains et de suspendre les convocations des défenseurs des droits humains, journalistes et écrivains en mauvaise santé pour qu’ils purgent leurs peines.

Nous appelons le Conseil des droits humains de l'ONU à s'assurer que le gouvernement iranien s'engage à mettre en œuvre sans délai une recommandation qu'il a acceptée lors du dernier cycle de l'EPU, à savoir garantir “que toutes les personnes détenues reçoivent des soins médicaux adéquats, y compris des mesures préventives, gratuitement et sans discrimination”. Enfin, nous réitérons notre appel général à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues injustement pour leur travail en faveur des droits humains.

Sincèrement,

 

Abdorrahman Boroumand Center for Human Rights in Iran

All Human Rights for All in Iran

Association for the Human Rights of the Azerbaijani people in Iran (AHRAZ)

Baloch Activists Campaign

Balochistan Human Rights Group

Center for Human Rights in Iran

Chilean PEN Center

Coalition For Women In Journalism

Croatian PEN

Danish PEN

Defenders of Human Rights Centre (DHRC)

ECPM (Together against the death penalty)

English PEN

Femena

Freedom House

Free Nazanin Campaign

French PEN Club

Front Line Defenders

International Federation for Human Rights (FIDH)

Iran Human Rights

Iran Justice

Irish PEN/PEN na hÉireann

HÁWAR.help

Kurdistan Human Rights Association-Geneva (KMMK-G) 

Kurdistan Human Rights Network

Kurdpa Human Rights Organization 

League for the Defence of Human Rights in Iran (LDDHI)

Middle East Matters

Narges Foundation

PEN America

PEN Austria

PEN Canada

PEN Català

PEN Flanders Belgium

PEN International

PEN Melbourne

PEN Netherlands

PEN Norway

PEN Sweden

PEN Sydney

Raoul Wallenberg Centre for Human Rights

Reporters Without Borders (RSF)

San Miguel PEN

Shirin Ebadi, 2003 Nobel Peace Prize Laureate

United for Iran

World Organisation Against Torture (OMCT)

French PEN Club

 

 

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