La fermeture de The Tribune confirmée par la justice du Zimbabwe
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Le 22 juillet, la Haute cour de justice de Harare a confirmé l'annulation de la licence d'exploitation de l'hebdomadaire The Tribune, ordonnée le 10 juin dernier par la Commission des médias et de l'information (MIC).
Le juge Tendai Uchena a retenu les arguments de la MIC, qui reprochait au journal de ne pas avoir fait état de modifications concernant son nom commercial, sa forme et la fréquence de sa publication et de ne pas s'être montré assez coopératif.
Kindness Paradza, directeur de The Tribune et membre déchu du parti au pouvoir, la Zanu PF, qui dénonce le caractère politique de la sanction infligée à son média, a déclaré à l'issue du procès qu'il avait l'intention de saisir la Cour Suprème.
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11.06.2004
Un nouveau journal en sursis
Les menaces proférées depuis plusieurs semaines par la Commission des médias et de l'information (MIC) à l'encontre de l'hebdomadaire The Tribune se sont finalement concrétisées. Kindness Paradza, directeur de la maison d'édition du journal, a reçu le 10 juin une lettre d'annulation de sa licence d'exploitation, et ce pour un délai d'un an. La Commission justifie cette sanction par le non-respect de la procédure d'autorisation et d'accréditation des médias, prévue par la loi sur l'information de mars 2002.
"Encore une fois, le gouvernement de Robert Mugabe utilise cette loi répressive, qui donne à la Commission les pouvoirs d'un véritable tribunal de presse, pour faire taire l'une des dernières voix discordantes du Zimbabwe. Cet acte de censure est scandaleux et condamnable, mais n'étonne guère de la part d'un régime considéré comme le plus répressif d'Afrique australe en matière de liberté de la presse", a déclaré Reporters sans frontières. "Cette décision est d'autant plus arbitraire qu'elle est avant tout motivée par des raisons politiques, totalement extérieures à l'activité de l'hebdomadaire."
Dans un communiqué de presse, Tafataona Mahoso, président de la MIC, a présenté les motifs officiels de cette fermeture. Il est reproché à l'hebdomadaire de ne pas avoir fait état de modifications concernant son nom commercial, sa forme et la fréquence de sa publication, et de n'avoir pas coopéré sufisamment, allant même jusqu'à déformer les faits dans "une tentative d'induire la Commission en erreur".
Les autorités zimbabwéennes cherchent avant tout à atteindre Kindness Paradza, député du parti au pouvoir, le Zanu-PF, dont il a été exclu dernièrement. En mars, Paradza avait critiqué devant le Parlement la loi sur l'information, estimant qu'elle devrait "être réexaminée de façon critique et sobre, pour s'assurer qu'elle ne fait pas obstacle à l'investissement local dans les services de radio-télé".
De plus, il est accusé par les médias d'Etat de collusion avec les "ennemis" du pouvoir pour avoir essayé de trouver des fonds auprès des propriétaires du Daily News et de financiers britanniques.
Kindness Paradza a indiqué que The Tribune saisirait la justice pour contester sa fermeture.
Cette affaire se déroule en plein procès du Daily News, lauréat du prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2003, fermé depuis février sous la pression du gouvernement.
Publié le
Updated on
20.01.2016