La directrice d'un site reste accusée de faire partie d'un groupe terroriste

Après 10 mois de détention préventive, la cour d'assises d'Istanbul a accordé une libération conditionnelle, le 23 février, à Aylin Duruoglu, la directrice du site Vatan (gazetevatan.com), ainsi qu'à neuf autres personnes, dont Mehmet Yesiltepe, employé de la revue Devrimci Hareket ("Mouvement révolutionnaire"). Aylin Duruoglu reste accusée d'être membre de la cellule armée "Quartier Général Révolutionnaire" ("Devrimci Karargah"). "Reporters sans frontières accueille avec soulagement la nouvelle de cette libération, mais rappelle que celle-ci intervient après 10 mois de détention préventive. Le motif d'accusation reste ridicule : avoir connu un membre d'un groupe armé, ainsi qu'Aylin Duruoglu l'a elle-même admis, ne revient pas à faire partie de ce groupe armé (http://www.rsf.org/La-journaliste-Aylin-Duruoglu.html). Nous demandons l'abandon immédiat des charges qui pèsent contre Aylin Duruoglu et Mehmet Yesiltepe", a déclaré l'organisation. Aylin Duruoglu était détenue à la prison de Bakirköy à Istanbul depuis le 27 avril 2009, et Mehmet Yesiltepe à la prison de Tekirdag (nord-ouest de la Turquie). Ils avaient été arrêtés à Istanbul parce qu'ils étaient soupçonnés de faire partie du groupe terroriste, le "Quartier Général Révolutionnaire". Le QGR a revendiqué un attentat à la bombe contre le siège du Parti de la justice et du développement (AKP), le 1er septembre 2008, causant un mort, ainsi qu'un attentat début août 2008 contre le Commandement de la première armée à Üsküdar (rive asiatique d'Istanbul). Aylin Duruoglu a donné sa version des faits : "Depuis 10 mois, j'essaie de me rappeler quelque chose qui explique ma détention. Je me trouve devant vous, parce que je n'ai pas pu prévoir qu'une personne se promenant librement dans la rue et ayant sa place dans la société puisse être un terroriste. Je n'ai jamais entendu parler du nom de cette organisation avant mon interpellation. J'ai déjeuné avec Orhan Yilmazkaya (militant tué le 27 avril 2009 et faisant partie du "Quartier Général Révolutionnaire"). Je ne me considère pas accusée mais victime de la terreur. Je travaille depuis quinze ans dans le secteur des médias. Il n'y a pas de raison pour que je collabore avec les terroristes." La prochaine audience a été fixée au 29 juin 2010. (Photo : Vatan gazetesi)
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Updated on 20.01.2016