La directrice d’un journal en ligne risque quinze ans de prison

Reporters sans frontières rappelle que la journaliste Aylin Duruoglu est détenue à la prison de Bakirköy d’Istanbul depuis six mois pour des faits qu’elle n’a pas commis. Accusée d’appartenance à un groupe terroriste, elle encourt quinze ans de prison, peine requise par le Parquet d’Istanbul dans son acte d’accusation du 1er octobre. Aylin Duruoglu est accusée d’appartenir à l’organisation "Quartier général révolutionnaire", pour avoir simplement reconnu, lors de ses interrogatoires par la section antiterroriste d’Istanbul, qu’elle connaissait et rencontrait parfois l’un de ses membres, Orhan Yilmazkaya, militant de l’organisation. Aylin Duruoglu précise qu’elle avait accepté de le rencontrer car elle le connaissait depuis l’Université et parce qu’il était écrivain. "Si j’avais su qu’il s’agissait d’un militant armé, jamais je n’aurais accepté de le voir", a-t-elle déclaré devant la justice. "Le simple fait de connaître un membre d’un groupe terroriste n’est ni de la complicité, ni la preuve d’une quelconque appartenance, surtout si la journaliste ignorait que Orhan Yilmazkaya faisait partie de cette organisation armée. Nous demandons la remise en liberté immédiate de la journaliste", déclare Reporters sans frontières. Cette détention, injustifiée du fait de l’absence de preuves de faits punissables par la loi, est donc contraire à l’article 5.1.c et 5.4 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales dont la Turquie est signataire. Aylin Duruoglu est l’auteur du livre "Les Hammams Turcs". Elle dirige la version éléctronique du quotidien Vatan, gazetevatan.com. --------------------------------------------------------------- 02.06.2009 - La journaliste Aylin Duruoglu injustement incarcérée depuis un mois ! Reporters sans frontières dénonce fermement la détention depuis plus d’un mois de la journaliste Aylin Duruoglu. La journaliste du quotidien Vatan et directrice de publication de la version électronique de ce dernier, gazetevatan.com, est détenue à la prison de Bakirköy d’Istanbul depuis le 27 avril 2009. Aylin Duruoglu est accusée de "collaboration" avec l’organisation terroriste armée Quartier général révolutionnaire. "Aylin Duruoglu est l’objet d’un acharnement judiciaire injustifié. Les autorités doivent faire preuve d’impartialité et la journaliste doit comparaître libre. Il n’existe, à ce jour, aucun motif justifiant cette incarcération arbitraire", a déclaré l’organisation. Le 27 avril 2009, lors d’une vaste opération de police, Aylin Duruoglu a été interpellée puis incarcérée pour "collaboration" avec l’organisation Quartier général révolutionnaire. Ce groupe figure sur la liste des mouvements terroristes turques. La journaliste, qui connaissait l’un des membres présumés de l’organisation, l’écrivain et ancien journaliste Orhan Yilmazkaya, est accusée d’avoir eu connaissance des activités de ce dernier. Aylin Duruoglu avait étudié avec Ohran Yilmazkaya à l’université d’Istanbul, puis elle l’avait rencontré dans le cadre de son activité professionnelle à l’occasion de la promotion d’une des oeuvres de l’écrivain. Elle a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. La Turquie occupe le 103e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.