La Cour Européenne des Droits de l'Homme rejette la plainte de Grigory Pasko

"Notre étonnement est total face à la décision de la CEDH. Nous partageons également la déception de Grigory Pasko que nous avons toujours soutenu. Notre position ne varie pas. Le journaliste a agi conformément à son devoir, en portant à la connaissance de l'opinion publique, des faits d'une gravité certaine et d'envergure internationale, à savoir, que l'armée russe déversait des déchets radioactifs dans la mer du Japon", a déclaré Reporters sans frontières. "Grigory Pasko a révélé la pollution nucléaire dont la flotte russe du Pacifique se rendait coupable et c'est paradoxalement lui qui a été sanctionné de plusieurs années de privation de liberté. Par cette décision, la CEDH semble valider les décisions des autorités russes de l'époque, qui ont tout fait pour étouffer un scandale", a poursuivi l'organisation. Le 22 ocobre 2009, la CEDH a rejeté par six voix contre une, la plainte déposée par le journaliste russe Grigory Pasko contre la Russie pour violation de l'article 10 (liberté d'expression) et l'article 7, après qu'il a été accusé d'espionnage et condamné à quatre ans de prison. Grigory Pasko (photo AFP) avait longuement enquêté et écrit des centaines d’articles sur la pollution provoquée, avec la complicité du FSB (ex-KGB), par le quasi-abandon des sous-marins nucléaires de l’armée russe. Il avait rendu publiques des images de déversement de déchets radioactifs liquides par la flotte russe en mer du Japon. Ces images, filmées alors qu’il était correspondant pour le journal militaire Boevaya Vakhta et diffusées par la télévision japonaise NHK, avaient suscité de vives réactions internationales. Qualifiés d’"espionnage" et de "haute trahison" par le FSB, ces faits lui avaient valu une condamnation par le tribunal militaire de Vladivostok en 2001. A Moscou, la Cour suprême avait confirmé sa peine de quatre ans de prison ferme en juin 2002. Il avait été remis en liberté conditionnelle, le 23 janvier 2003, pour "bonne conduite", après avoir purgé les deux tiers de sa peine. En 2002, Grigory Pasko avait reçu le Prix Reporters sans frontières/ Fondation de France et, en septembre 2009, il avait été l'invité spécial de la soirée consacrée aux journalistes défendant l'environnement, organisée par l'organisation à l'occasion de la parution d'un album de photos consacré à la nature ("100 photos de nature pour la liberté de la presse", en vente actuellement) et de la publication d'une enquête intitulée "Journaliste environnementaliste, un combat périlleux". Pour télécharger le rapport Presse & Environnement : http://www.rsf.org/IMG/rapport_fr_md.pdf
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Updated on 20.01.2016