Après avoir tenté d'interdire le lancement de la chaîne satellitaire Saba TV, diffusée à partir de Dubaï, les autorités iraniennes l'ont déclarée "illégale". La Constitution iranienne n'autorise aucune station de radio ou chaîne de télévision à opérer en dehors du contrôle de l'Etat.
Après avoir tenté d'interdire le lancement de la chaîne satellitaire Saba TV, diffusée à partir de Dubaï, les autorités iraniennes l'ont déclarée "illégale". La Constitution iranienne n'autorise aucune station de radio ou chaîne de télévision à opérer en dehors du contrôle de l'Etat.
"Cette nouvelle interdiction montre à quel point il est difficile d'échapper à la censure qu'exerce le Conseil suprême de la sécurité nationale sur les médias. Nous espérons qu'un jour prochain Saba TV puisse être diffusée librement en Iran", a déclaré Reporters sans frontières.
La chaîne satellitaire a été créée par l'hodjatoleslam Mehdi Karoubi, religieux proche des réformateurs et ancien président du Parlement. Saba TV, première chaîne de télévision satellitaire fondée par un ancien responsable politique iranien, devait "fournir des informations objectives et impartiales concernant l'Iran aux téléspectateurs parlant le farsi dans le monde entier". Face à la décision des autorités iraniennes, les dirigeants de la chaîne ont décidé de reporter le démarrage de Saba TV.
Ils ont annoncé, dans un communiqué diffusé le 26 décembre, qu'ils avaient l'intention de porter plainte contre Ali Larijani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, qu'ils tiennent personnellement pour responsable de l'interdiction de la chaîne. Le Conseil avait, en effet, empêché les médias iraniens de publier des informations ou des publicités annonçant le lancement imminent de la chaîne. Depuis l'annonce de son lancement, l'été dernier, les plus hautes autorités, épaulées par les journaux conservateurs, ont cherché à stigmatiser Mehdi Karoubi, l'accusant d'antinationalisme et de "sympathie envers les Occidentaux".
C'est le Conseil suprême qui avait récemment interdit aux journaux iraniens de divulguer des informations sur le crash de l'avion militaire C130 Hercules, survenu le 6 décembre 2005 à Téhéran, et qui avait causé la mort de 84 professionnels des médias. Ce même Conseil a également imposé aux journalistes le silence le plus total sur le dossier nucléaire.
Le Conseil suprême de sécurité, dont les membres sont choisis par le Guide suprême de la Republique Ali Khamenei, est dirigé par le président Mahmoud Ahmadinejad.