La censure continue
Organisation :
Alors que la police est en train d'encercler les locaux du Syndicat des Journalistes tunisiens et du journal Al-Maouqif, Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 11 janvier 2011, à 13 heures, du journaliste de Radio Kalima, Nizar Ben Hassen, à son domicile de La Chebba (65 km au nord de la ville de Sfax), par des agents des unités spéciales de la présidence. Il venait de publier une vidéo sur les évènements de Chebba (http://www.facebook.com/sihem.bensedrine#!/video/video.php?v=1759035945488&comments) et travaillait au montage d’une autre vidéo sur les violences survenues à Mahdia. Il a été emmené vers un lieu inconnu.
En outre, Moez Jemai, correspondant de Radio Kalima à Gabès (400 km au sud de Tunis), a été arrêté par quatre policiers en civil, le 6 janvier dernier, vers 14 heures. Aspergé de gaz paralysant, il a été poussé de force dans un véhicule banalisé et transféré au ministère de l’Intérieur à Tunis. Lors d’interrogatoires portant sur sa couverture des évènements de Sidi Bouzid, il a été victime de mauvais traitements. Il a été relâché le samedi 8 janvier dans la soirée, à Tunis.
L’étudiant Wissem Essghaier, membre actif de la section Jeunes du Parti démocrate progressiste et collaborateur pour le journal du parti Al-Maouqif, a été arrêté le 7 janvier 2011, dans l’après-midi, à proximité du siège du parti, alors qu’il attendait un journaliste étranger.
Selon d’autres les informations recueillies par l’organisation, deux des Net-citoyens arrêtés la semaine dernière, Hamadi Kaloutcha et Slah Eddine Kchouk ont été libérés respectivement les 8 et 9 janvier. Le rappeur El General a également été libéré. Toutefois, l’organisation est toujours sans nouvelles de Slim Amamou et Azyz Ammami. Il se pourrait qu’ils soient déférés dans les prochains jours devant le Procureur de la République. Ils n’ont pas pu voir d’avocat depuis leur interpellation le 6 janvier dernier.
Reporters sans frontières rappelle que le correspondant du site d’information Albadil.org, Ammar Amroussia, arrêté le 29 décembre 2010, est toujours incarcéré à la prison de Gafsa (400 km au sud de la capitale). Il est poursuivi en vertu des articles 42, 44 et 49 du code de la presse, des articles 121, 131, 132, 220 bis, 315 et 316 du code pénal et de l’article 26 de la loi n°4 du 24 janvier 1969 relative à l’« organisation de réunions publiques, convois, expositions, manifestations et rassemblements ». Il risque près de vingt ans de prison. Ammar Amroussia dénonçait notamment la corruption dans le pays et appelait à combattre « la dictature ». Il assurait la couverture des évènements récents à Sidi Bouzid pour le quotidien Al-Badil, interdit dans le pays, et avait participé à de nombreuses manifestations de solidarité à Gafsa.
Publié le
Updated on
20.01.2016