L’opacité des nominations à la tête des médias publics met en cause leur indépendance
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Alors que viennent d’être annoncés le limogeage de Sadok Bouabène, directeur de Watanya 1, et la nomination de neuf nouveaux directeurs à la tête des radios publiques, Reporters sans frontières dénonce l’absence de mécanisme de consultation réglementant les licenciements et les nominations à la tête de l’audiovisuel public en Tunisie.
La nomination, le 9 janvier 2012, sans consultation préalable, de Sadok Bouabène et d’autres dirigeants de médias publics avait déjà provoqué une levée de bouclier. L’organisation rappelle, en outre, que les directeurs de l’ensemble des radios publiques ont été démis de leurs fonctions.
“En l’absence de cadres légaux clairs et respectueux des standards internationaux, les autorités tunisiennes utilisent des méthodes de nomination qui rappellent celles employées par l’ancien régime. L’absence de transparence des nominations constitue non seulement une menace pour l’indépendance des médias publics, mais elle conduit également à s’interroger sur la volonté des autorités à mettre en place les décrets-lois 115 et 116 dans les plus brefs délais”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Nous sommes extrêmement préoccupés par la régression dont témoignent de tels procédés à répétition. Ce qui était présenté comme une exception en janvier dernier et se justifiait aux yeux des autorités par l'"urgente nécessité de remplacer des démissionnaires" semble être édicté en principe de fonctionnement. L’éviction brutale, le 24 avril, d’Habib Belaid, directeur par intérim de l’Établissement de la radio publique nationale, avait déjà sonné comme une alerte. Ces nominations apportent une nouvelle fois la preuve que le gouvernement ne souhaite pas appliquer les textes de loi et entend ainsi renforcer son contrôle sur les médias publics”, a également ajouté l’organisation.
Dans cette perspective, Reporters sans frontières appelle le gouvernement à tenir compte des recommandations figurant dans le rapport qu’il lui a été remis le 30 avril par l’lnstance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC), en vue de faire avancer le processus de réforme du secteur médiatique.
Par ailleurs, le 4 juillet prochain, l’organisation assistera à la conférence de presse organisée par l’INRIC sur le rôle de la société civile dans l’impulsion du processus de réforme du secteur de l'information et de la communication.
Publié le
Updated on
20.01.2016