L’enquête sur la mort du journaliste Oleg Bebenine réouverte
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Reporters sans frontières se réjouit que l’enquête sur la mort du journaliste Oleg Bebenine soit relancée. Le 10 décembre 2010, le procureur général de Minsk a décidé qu’il fallait apporter des compléments d’informations afin de déterminer les motifs qui auraient pu pousser le journaliste au suicide. Il revient ainsi sur la décision du 3 décembre 2010 de ne pas ouvrir de procédure criminelle. Une relance qui intervient à quelques jours du scrutin présidentiel, fixé au dimanche 19 décembre. Oleg Bebenine faisait partie de l’équipe de campagne du principal candidat d’opposition, Andreï Sannikau. L’actuel président, Alexandre Loukachenko, compte bien être réélu à l’issue de cette élection. Il déclarait récemment à un journaliste du Kremlin : « Quels changements politiques ? A quoi faites-vous allusion ? Il y aura définitivement des changements politiques, je suis sûr que vous voulez parler de changements politiques en général, mais pas du changement de pouvoir au Bélarus ».
--------------------------------------------------------------------------------------------L’enquête sur la mort du journaliste Oleg Bebenine doit être approfondie
3.12.2010 Le 3 décembre 2010, le procureur général de Minsk a clos l’enquête sur la mort d’Oleg Bebenine, concluant au suicide du journaliste. Reporters sans frontières s’inquiète que la mort d’un des plus importants journalistes d’opposition bélarus et fondateur du site d’informations critique, Charter97.org, n’ait pas fait l’objet d’un enquête objective et approfondie, qui pourrait révéler des motifs politiques et renforcer la thèse d’un assassinat. La mort du journaliste a profondément ému la communauté internationale. Le 5 et le 6 septembre 2010, Jerzy Buzek, le président du Parlement européen, et Dunja Mijatovic, la représentante de l'OSCE pour la liberté de presse, avaient successivement appelé à ce qu'une enquête transparente et complète soit menée. Sous la pression internationale, les autorités bélarusses ont accepté que deux experts de l'OSCE viennent enquêter sur la mort d'Oleg Bebenine. Le rapport rendu par l'organisation le 23 novembre a corroboré la version officielle concluant au suicide d'Oleg Bebenine. Cependant, ses collègues et les opposants au gouvernement, en particulier ceux du mouvement « Bélarus européen », se sont insurgés contre la méthode suivie par les experts de l'OSCE, doutant de leur objectivité. Ceux-ci ont rendu une expertise technique sur la cause de la mort d'Oleg Bebenine en s'appuyant uniquement sur les matériaux rassemblés par le procureur. Zmitser Bandarenka, coordinateur du mouvement « Bélarus européen », a déclaré amèrement à Reporters sans frontières : « Cela donne l'impression que les experts étaient juste des pantins dans le jeu politique du régime bélarus ». Andreï Sannikau, un des principaux candidats d'opposition, reproche également au rapport de ne pas apporter une véritable expertise, déclarant : « Qu'est-ce qu'ils ont confirmé ? Qu'il s'agissait d'une mort par pendaison. Mais nous n'avons jamais démenti cela. Mais s'il s'agit ou non d'un suicide, la question reste encore en suspens ». Oleg Bebenine était une figure influente de l’opposition, qui critiquait régulièrement le gouvernement bélarus et particulièrement son président, Alexandre Loukachenko, sur son site Charter97.org. Il devait participer à la campagne pour les élections présidentielles (fixées au 19 décembre 2010) dans l'équipe d'Andreï Sannikau. A ce titre, la thèse de l'assassinat politique est donc plausible et ne devrait pas être écartée. Reporters sans frontières appelle vivement les autorités de l'Union européenne et de l'OSCE à ne pas se satisfaire de ce seul rapport et à ouvrir une nouvelle enquête indépendante, ne s'inspirant pas des matériaux déjà existants mais portant sur les circonstances de la mort du journaliste. Il est primordial d'approfondir la piste d'un assassinat à partir de nouveaux éléments, sachant qu'Oleg Bebenine avait reçu, au cours des mois précédents, des menaces de mort. A l'approche des élections présidentielles où Alexandre Loukachenko, président depuis 16 ans, pourrait être réélu pour son 5e mandat consécutif, il s'agit de savoir si l'Union européenne et l'OSCE souhaitent rendre justice à la liberté d'expression et aux valeurs démocratiques qu'incarnait Oleg Bebenine. Le 3 septembre 2010, le journaliste Oleg Bebenine avait été retrouvé pendu dans sa maison de campagne, près de Minsk. Le procureur avait rapidement avancé la thèse du suicide, notant l’absence de traces de lutte et la présence de deux bouteilles de liqueur vides près du corps. Ses proches avaient démenti unanimement cette hypothèse, expliquant qu’il n’avait aucun problème personnel ou professionnel et qu’aucune lettre d’adieux n’avait été retrouvée.
3.12.2010 Le 3 décembre 2010, le procureur général de Minsk a clos l’enquête sur la mort d’Oleg Bebenine, concluant au suicide du journaliste. Reporters sans frontières s’inquiète que la mort d’un des plus importants journalistes d’opposition bélarus et fondateur du site d’informations critique, Charter97.org, n’ait pas fait l’objet d’un enquête objective et approfondie, qui pourrait révéler des motifs politiques et renforcer la thèse d’un assassinat. La mort du journaliste a profondément ému la communauté internationale. Le 5 et le 6 septembre 2010, Jerzy Buzek, le président du Parlement européen, et Dunja Mijatovic, la représentante de l'OSCE pour la liberté de presse, avaient successivement appelé à ce qu'une enquête transparente et complète soit menée. Sous la pression internationale, les autorités bélarusses ont accepté que deux experts de l'OSCE viennent enquêter sur la mort d'Oleg Bebenine. Le rapport rendu par l'organisation le 23 novembre a corroboré la version officielle concluant au suicide d'Oleg Bebenine. Cependant, ses collègues et les opposants au gouvernement, en particulier ceux du mouvement « Bélarus européen », se sont insurgés contre la méthode suivie par les experts de l'OSCE, doutant de leur objectivité. Ceux-ci ont rendu une expertise technique sur la cause de la mort d'Oleg Bebenine en s'appuyant uniquement sur les matériaux rassemblés par le procureur. Zmitser Bandarenka, coordinateur du mouvement « Bélarus européen », a déclaré amèrement à Reporters sans frontières : « Cela donne l'impression que les experts étaient juste des pantins dans le jeu politique du régime bélarus ». Andreï Sannikau, un des principaux candidats d'opposition, reproche également au rapport de ne pas apporter une véritable expertise, déclarant : « Qu'est-ce qu'ils ont confirmé ? Qu'il s'agissait d'une mort par pendaison. Mais nous n'avons jamais démenti cela. Mais s'il s'agit ou non d'un suicide, la question reste encore en suspens ». Oleg Bebenine était une figure influente de l’opposition, qui critiquait régulièrement le gouvernement bélarus et particulièrement son président, Alexandre Loukachenko, sur son site Charter97.org. Il devait participer à la campagne pour les élections présidentielles (fixées au 19 décembre 2010) dans l'équipe d'Andreï Sannikau. A ce titre, la thèse de l'assassinat politique est donc plausible et ne devrait pas être écartée. Reporters sans frontières appelle vivement les autorités de l'Union européenne et de l'OSCE à ne pas se satisfaire de ce seul rapport et à ouvrir une nouvelle enquête indépendante, ne s'inspirant pas des matériaux déjà existants mais portant sur les circonstances de la mort du journaliste. Il est primordial d'approfondir la piste d'un assassinat à partir de nouveaux éléments, sachant qu'Oleg Bebenine avait reçu, au cours des mois précédents, des menaces de mort. A l'approche des élections présidentielles où Alexandre Loukachenko, président depuis 16 ans, pourrait être réélu pour son 5e mandat consécutif, il s'agit de savoir si l'Union européenne et l'OSCE souhaitent rendre justice à la liberté d'expression et aux valeurs démocratiques qu'incarnait Oleg Bebenine. Le 3 septembre 2010, le journaliste Oleg Bebenine avait été retrouvé pendu dans sa maison de campagne, près de Minsk. Le procureur avait rapidement avancé la thèse du suicide, notant l’absence de traces de lutte et la présence de deux bouteilles de liqueur vides près du corps. Ses proches avaient démenti unanimement cette hypothèse, expliquant qu’il n’avait aucun problème personnel ou professionnel et qu’aucune lettre d’adieux n’avait été retrouvée.
Publié le
Updated on
20.01.2016