L’avocat du blogueur Kareem Amer à nouveau empêché de lui rendre visite en prison

Reporters sans frontières dénonce l’acharnement dont les autorités égyptiennes font preuve à l’encontre du blogueur Kareem Amer, emprisonné depuis novembre 2006. Pour la troisième fois consécutive, l’un de ses avocats s’est vu refuser l’accès à la prison Borg Al-Arab, alors qu’il était muni des autorisations administratives nécessaires, délivrées par le procureur général d’Alexandrie. Ahmed Omar, avocat et membre de l’organisation The Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI), s’est vu notifier, à son arrivée à la prison, le 10 janvier dernier, que les services de sécurité égyptiens avaient décidé d’interdire au blogueur toute visite, et ce de manière permanente. L’ANHRI a porté plainte auprès du parquet du Caire en mai 2009 après un premier refus, mais aucune enquête n’a encore été ouverte sur le sujet. Reporters sans frontières exprime son inquiétude quant aux conditions de détention et à la santé physique et psychologique de Kareem Amer, sans contact avec le monde extérieur depuis près de huit mois. Le 22 décembre dernier, la justice a refusé un nouveau procès pour Kareem Amer. Tous les recours judiciaires sont désormais épuisés mais un recours administratif a été déposé. Lire le communiqué précédent : http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=35423 --------------------------------------- 22.12.2009. - La justice refuse un nouveau procès pour le blogueur Kareem Amer La Cour de cassation du Caire a rejeté aujourd’hui, 22 décembre 2009, la demande déposée par les avocats du blogueur égyptien Kareem Amer de voir son cas rejugé. Les juges devraient faire connaître les motifs de leur décision le 26 décembre. Reporters sans frontières a condamné ce verdict, "qui montre le manque d’indépendance de la justice égyptienne. Le gouvernement a décidé de faire de Kareem Amer un exemple pour intimider ces internautes égyptiens qui n’hésitent pas à s’exprimer librement sur la Toile en critiquant le pouvoir en place". "Nous espérons qu’à tout le moins le tribunal va fournir des explications détaillées pour justifier une telle décision arbitraire", a ajouté l’organisation. Même si toutes les possibilités de recours de la condamnation de Kareem Amer sont désormais épuisées, l’Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) a fait appel à la Cour administrative du Caire, afin d’obtenir la libération du blogueur. La loi égyptienne permet en effet une libération pour "bonne conduite" et après que le prisonnier a purgé 75 % de sa peine, ce qui est le cas de Kareem Amer. Le ministre de l’Intérieur, Habib Ibrahim Habib Al-Adli, semble toutefois s’opposer à cette possibilité. Arrêté en novembre 2006, Kareem Amer avait été condamné, le 22 février 2007, à quatre ans d’emprisonnement en première instance, une peine confirmée par la cour d’appel, le 12 mars 2007, pour "insulte au Président et à l’islam". Le blogueur a subi des mauvais traitements en prison. Kareem Amer avait critiqué sur Internet la discrimination infligée aux femmes en Egypte et dénonçait les dérives religieuses et autoritaires du gouvernement et des plus hautes institutions religieuses, dont l’université sunnite Al-Azhar. Lire le communiqué précédent Voir et signer la pétition pour la libération de Kareem Amer
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Updated on 20.01.2016