L’armée israélienne tire des gaz lacrymogène sur des journalistes
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L’armée israélienne s’en est pris délibéremment à des journalistes de la chaîne jordanienne Ro’ya TV au nord de Jérusalem alors qu’ils couvraient une manifestation palestinienne pacifique.
Deux journalistes palestiniens de la chaîne jordanienne Ro’ya TV ont été attaqués au gaz lacrymogène par des membres de l’armée israélienne, près du village de Jaba’ au nord de Jérusalem, alors qu’ils couvraient une manifestation palestinienne pacifique. Cette manifestation était organisée pour commémorer l’assassinat du jeune Palestinien de 16 ans, Mohamed Abou Khdeir, le 2 juillet 2014, quelques jours après l’enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie, près de Hébron.
La chaîne a publié en ligne une vidéo montrant ses deux journalistes agressés au gaz lacrymogène en pleine couverture médiatique de la manifestation. Nebal Farsakh, directrice du bureau de la chaîne dans les territoires palestiniens et le caméraman Mohamed Shousha portaient tous deux des gilets pare-balles estampillés “Presse”. Brûlés au visage, ils ont dû être transportés à l’hôpital pour se faire traiter.
“Les forces de sécurité israéliennes se doivent de respecter l’intégrité physique des journalistes qui font leur travail en couvrant des manifestations, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient et Maghreb au sein de l’organisation. RSF rappelle qu’une résolution a été adoptée le 28 mars 2014 au Conseil des droits de l’homme des Nations unies reconnaissant et consacrant le rôle essentiel des journalistes dans la couverture des manifestations”.
Cet incident n’est pas isolé. Le 17 mai dernier, lors des célébrations pour la journée de Jérusalem - jour qui commémore la reconquête de Jérusalem-Est et de la vieille ville lors de la Guerre des Six jours - une équipe de la chaîne russe RT a été agressée par la police israélienne et empêchée de filmer. La journaliste Dalia Nammari et le caméraman Muhammad Aishu, qui avaient une accréditation pour filmer, ont été bousculés et leur caméra a été cassée. Ils ont porté plainte.
Le 15 mai dernier, à l’occasion du 67e anniversaire de la Nakba, qui fait référence à l’exode palestinien en 1948, le photojournaliste palestinien Nidal Ashtiyeh de l’agence chinoise Xinshua a été gravement blessé par une balle à l’oeil gauche alors qu’il couvrait une manifestation organisée par des Palestiniens près de Naplouse. Le journaliste a depuis perdu la vue à cet oeil là et a besoin de traitements spécifiques.
A la veille de la journée de la liberté de la presse, le 2 mai dernier, un rassemblement pacifique organisé par le syndicat des journalistes palestiniens à Bethléem en Cisjordanie avait été empêché par l’armée israélienne. Les manifestants qui devaient marcher depuis l’entrée de la ville jusqu’au checkpoint israélien au nord ont été arrêtés avant le barrage par des bombes sonores et du gaz lacrymogène.
Le 24 avril, lors de rassemblements hebdomadaires pour protester contre l’occupation israélienne dans le village de Nabi Saleh en Cisjordanie, des soldats israéliens avaient agressé des journalistes qui couvraient l’évènement depuis une colline. Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre l’agression des journalistes chassés par des soldats israéliens, notamment à coups de pierres.
Publié le
Updated on
20.01.2016