L’acharnement des autorités bahreïnies contre la journaliste Nazeeha Saeed
Reporters sans frontières (RSF) dénonce le mandat d’arrêt émis le 14 août dernier contre la journaliste Nazeeha Saeed au Bahreïn suite à sa condamnation par une Cour d’Appel à payer une amende pour “travail sans autorisation” en juillet dernier.
Le 14 août dernier, l'ancienne correspondante de France 24 et Radio Monte-Carlo Doualiya à Bahreïn, qui réside actuellement à l’étranger, a été informée par un appel de la police de la province du Sud de l’existence d’un mandat d'arrêt contre elle. Selon nos informations, ce mandat d’arrêt a été émis suite à la condamnation de la journaliste à verser une amende pour “travail sans autorisation” le 18 juillet dernier.
Son avocat Hameed Al-Mullah a demandé au juge l’annulation du mandat d’arrêt compte tenu du fait que Nazeeha Saeed se pourvoit en cassation, mais la requête a été refusée le 20 août dernier.
Pour rappel, la journaliste a été condamnée en première instance le 25 mai dernier à une amende de 1000 dinars (2320 euros) pour avoir travaillé sans autorisation. Elle est poursuivie depuis juillet 2016 par le ministère de l’Information qui préalablement avait refusé, pour la première fois en dix ans, de renouveler son accréditation. Nazeeha Saeed s’est également vue imposer une interdiction de voyager sans explication officielle.
Bien qu’elle soit la seule poursuivie, le cas de Nazeeha Saeed n’est pas isolé. En 2016, les autorités ont refusé de renouveler l’accréditation d’au moins cinq journalistes locaux travaillant pour des médias internationaux, tels que l’Agence France Presse (AFP), l’Associated Press (AP), France 24 et Reuters. Les autorités durcissent leurs mesures répressives à l’encontre de la presse. Rien qu’en juillet dernier, le dernier journal papier indépendant, al-Wasat, a été fermé, de manière arbitraire.
Le Bahreïn se situe à la 164e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2017 établi par Reporters sans frontières.