L'état de santé de trois journalistes détenus à la prison de Kondengui se détériore

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude concernant l'état de santé de trois directeurs de publications, détenus depuis le 10 mars 2010 à la prison de Kondengui, à Yaoundé, et demande leur libération immédiate. Les autorités reprochent à Serge Sabouang, Robert Mintya et Ngota Ngota Germain d'être les coauteurs d'un faux document imitant la signature du secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso, et visant à le discréditer. "Les autorités savent que nous sommes innocents. Nous n'avons voulu faire que notre travail en joignant le faux document au protocole d'interview du ministre Esso. Il s'agissait uniquement de vérifier si le document était vrai. Aujourd'hui je croupis en prison pour coaction de faux en écriture" a confié Robert Mintya, le 16 avril 2010, au correspondant de Reporters sans frontières au Cameroun, Jules Koum Koum, venu lui rendre visite en prison. "Il n'échappe à personne que ces journalistes sont privés de liberté en lieu et place du présumé coupable de l'infraction, connu des autorités judiciaires, mais qui n'a toujours pas été arrêté. Leur détention est non seulement injuste mais dangereuse. Emprisonnés dans des cellules collectives avec des détenus de droit commun, les trois journalistes sont dans un état psychologique et physique extrêmement fragile. L'un d'eux souffre d'hypertension et d'asthme", a déclaré Reporters sans frontières. "Si les autorités n'engagent aucune action au plus vite, leur état de santé risque de se dégrader considérablement et leur vie pourrait être mise en danger", a poursuivi l'organisation. Serge Sabouang directeur de publication du bimensuel La Nation et Robert Mintya directeur de publication de Le Devoir ont été arrêté le 26 février suite à une plainte du secrétaire général de la présidence de la République portant sur un faux document qui aurait été utilisé pour des trafics d'influences. Ils ont été placés en détention provisoire le 10 mars 2010 avec leur confrère Ngota Ngota Germain, directeur de publication de Cameroun Express. Tous les trois sont accusés de "coaction de faux en écriture" et risquent jusqu'à vingt ans de prison. L'auteur présumé du faux document, Simon Hervé Nko'o, journaliste à Bebela, demeure introuvable. Il ne s'est pas présenté lors de sa convocation à la direction de la police judiciaire. Dans le cadre de cette affaire, Simon Hervé Nko'o et Serge Sabouang avaient déjà été détenus, du 5 au 12 février 2010, dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure, accusés de détenir des "documents compromettants pour des personnalités de la République". Voir le précédent communiqué .
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Updated on 20.01.2016