L'écrivain Habib Saleh accusé d'“affaiblissement du sentiment national“ : Reporters sans frontières demande sa libération

Reporters sans frontières demande la libération de l'écrivain Habib Saleh, arrêté sans explication dans un souk à Tartous (nord-ouest du pays), le 6 mai 2008. Le 4 août, il a été accusé d'“affaiblissement du sentiment national“ et d'“incitation à la la guerre civile et confessionnelle“ en vertu des articles 285 et 289 du code pénal

Reporters sans frontières demande la libération de l'écrivain Habib Saleh, arrêté sans explication dans un souk à Tartous (nord-ouest du pays), le 6 mai 2008. Le 4 août, il a été entendu par un juge d'instruction à Damas. Accusé d'“affaiblissement du sentiment national“ et d'“incitation à la la guerre civile et confessionnelle“ en vertu des articles 285 et 289 du code pénal, il a confirmé être l'auteur des articles incriminés. “Depuis son arrestation, Habib Saleh demeurait introuvable. Nous sommes soulagés d'apprendre qu'il est en vie mais condamnons fermement son arrestation et demandons sa libération. Cet écrivain n'a fait qu'user de son droit à la liberté d'expression. Malheureusement en Syrie, il est devenu fréquent d'être enfermé en raison de ses activités sur Internet“, a déclaré l'organisation. Lors de l'audience, Habib Saleh, a rejeté toutes les charges émises à son encontre. Outre les articles 285 et 289, il est accusé d'“appartenance“ à une organisation“ secrète et de “diffamation à l'encontre du président de la République.“ Agé de 61 ans, il est un collaborateur régulier du site Internet Elaph.com (http://www.elaph.com), censuré en Syrie en raison de son traitement de l'information. Il s'agit de la troisième interpellation de Habib Saleh en sept ans. En 2002, il avait été condamné à trois ans de prison lors du “Printemps de Damas“. Il avait été libéré le 9 septembre 2004. Le 15 août 2006, il avait à nouveau été condamné à trois ans de prison en vertu de l'article 286 du code pénal pour “publication de fausses informations“, suite à la mise en ligne d'articles sur Internet. Il avait été libéré le 12 septembre 2007. La Syrie est le pays du monde arabe le plus répressif envers les individus qui publient des informations sur Internet. Reporters sans frontières rappelle que la Constitution syrienne garantit pourtant "le droit d'exprimer librement ses opinions par la parole, l'écriture ou quelque autre moyen que ce soit" et appelle à la libération de Habib Saleh ainsi que des quatre autres cyberdissidents détenus : Firas Saad, Tariq Biassi, Kareem Arabji et Hammam Haddad.
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Updated on 20.01.2016