Kalchan Al-Bayati en liberté provisoire avec interdiction de quitter le territoire

La journaliste du quotidien arabophone Al-Hayat a été libérée le 16 octobre 2006 après un mois de détention par les forces de sécurité irakiennes. Une enquête est en cours à son encontre. Soumise à une interdiction de sortie du territoire, elle s'est vu confisquer tous ses papiers d'identité.

La collaboratrice du quotidien Al-Hayat, Kalchan Al-Bayati, a été libérée lundi 16 octobre 2006 après un mois de détention au secret par les forces de sécurité irakiennes. Elle a été mise en examen et une enquête est en cours sur les relations qu'elle entretiendrait avec des groupes armés. “Nous sommes soulagés d'apprendre la libération, bien que provisoire, de Kalchan Al-Bayati. Pendant sa détention, ses droits n'ont pas été respectés : elle n'a pu avoir accès à un avocat ni recevoir de visite de ses proches. Il était impossible d'obtenir de ses nouvelles ou de savoir si elle était bien traitée, ce qui nous a beaucoup préoccupés”, a déclaré Reporters sans frontières. “Pendant la durée de l'enquête, la journaliste risque à tout moment une nouvelle arrestation. Nous appelons les autorités compétentes à abandonner les charges pesant contre elle ou à fournir des preuves solides de sa culpabilité”, a ajouté l'organisation. Kalchan Al-Bayati est soumise, jusqu'à nouvel ordre, à une interdiction de sortie du territoire. Ses papiers d'identité et son passeport ont été confisqués. Correspondante à Tikrit (nord de Bagdad) du quotidien arabophone Al-Hayat, Kalchan Al-Bayati est connue pour avoir dénoncé, dans ses articles, l'occupation américaine en Irak. Elle avait été arrêtée une première fois, le 11 septembre 2006, par les forces de sécurité irakiennes qui avaient confisqué son ordinateur à cette occasion. La journaliste a été relâchée deux jours plus tard, après avoir été longuement interrogée sur ses relations avec des groupes armés. Sa réponse fut, qu'en tant que journaliste, c'était son métier d'avoir des contacts avec de nombreuses personnes, qu'il s'agisse de miltaires, de policiers irakiens ou de membres de groupes de résistance. Assignée à résidence avec ordre de ne pas faire de déclaration publique, Kalchan Al-Bayati avait tout de même demandé à s'entretenir avec le commandant général des forces de sécurité à Tikrit pour lui faire part de son arrestation et des conditions de sa détention. Le 20 septembre 2006, cinq jours après sa libération, la journaliste a été appelée à se rendre au “palais de Saddam”, reconverti en quartier général des forces de sécurité de Tikrit, pour recupérer son matériel informatique confisqué. Cette convocation a servi à sa seconde arrestation.
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Updated on 20.01.2016