Journalistes étrangers interpelés et Internet coupée

Reporters sans frontières condamne fermement l’interpellation des quatre journalistes français, ce 28 janvier 2011, au Caire, couvrant les manifestations. L’organisation juge inacceptable la multiplication des entraves au droit d’informer. Quatre journalistes français ont été interpelés en début de matinée alors qu’ils s’apprêtaient à couvrir les rassemblements organisés à l’occasion de la prière du vendredi dans le centre-ville du Caire. Karen Lagon du Journal du Dimanche, Adrien Jaulmes du Figaro, le photographe Albert Facelly de l’agence de photo Sipa (travaillant pour le Journal du Dimanche) et un journaliste de Paris-Match ont été libérés une heure plus tard, d'après les informations recueillies auprès de Philippe Gelie, rédacteur en chef au Figaro. Depuis le 25 janvier dernier, de nombreux professionnels de l’information égyptiens ont été agressés et arrêtés (lire : http://fr.rsf.org/egypte-les-journalistes-cibles-des-27-01-2011,39410.html). En outre, des équipes de CNN, de la BBC (http://plixi.com/p/73025724) et d’Al-Jazzera ont été agressées par des policiers en civil, et leur matériel détruit. Le 27 janvier 2011 au soir, les autorités égyptiennes ont coupé le réseau Internet dans les grandes villes du pays, ainsi que le réseau de télécommunication mobile. Les téléphones portables ainsi qu’Internet, notamment via les réseaux sociaux que sont Facebook et Twitter ont joué jusqu’à présent un rôle clé dans la mobilisation des Egyptiens qui manifestent depuis le 25 janvier dernier demandant le départ du président Hosni Moubarak, en écho à la révolution tunisienne. « En bloquant Internet, en agressant et arrêtant des journalistes, qu’ils soient égyptiens ou étrangers, le pouvoir égyptien veut non seulement briser l’organisation de la protestation en Egypte, mais également la diffusion de cette information à l’étranger. Il est pour ainsi dire impossible à l’heure actuelle de savoir ce qui se passe concrètement sur le sol égyptien. Les autorités organisent un black-out quasi total de la répression qui s’abat sur ce mouvement protestation populaire », a déclaré Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016