Jeune Afrique-l'intelligent absent des kiosques

Reporters sans frontières redoute que l'hebdomadaire Jeune Afrique l'intelligent ne soit victime de censure, l'édition du 8-14 février 2004 n'ayant pas été distribuée dans les kiosques. Aucune raison n'a été donnée au directeur du magazine. L'organisation demande aux autorités de permettre la distribution de ce numéro et craint que cette mesure soit un nouveau tour de vis donné par les autorités contre la liberté de la presse. Absent des kiosques depuis le 8 février, il semble que le numéro 2248 de Jeune Afrique-l'intelligent ait été retenu par la direction de la presse au ministère de la Communication et de la Culture, qui délivre les autorisations de distribution pour la presse étrangère. Marwane Ben Yahmed, rédacteur en chef de l'hebdomadaire, a déclaré à Reporters sans frontières : " C'est la première fois depuis 1998 que notre journal est suspendu en Algérie. Certes, nous avions été interdits entre 1976 et 1998, mais depuis, malgré la virulence de certains articles contre le pouvoir, nous n'avions jamais eu de difficulté. Officiellement rien n'indique le motif de cette suspension. Je pense néanmoins que l'article " Pour qui votent les généraux ", de cinq pages, n'a pas plu à tout le monde, sans parler de la couverture de l'édition algérienne du journal qui affiche un gros plan du général Lamari. " L'article qui serait à l'origine de cette suspension analyse le rôle décisif de l'armée dans l'histoire politique récente de l'Algérie. En ce qui concerne la presse algérienne, Reporters sans frontières a recensé, en moins d'un mois, 10 convocations de journalistes, deux interpellations et deux condamnations à des peines de prison avec sursis assorties du versement d'une amende. L'organisation rappelle que le harcèlement dont est victime la presse privée algérienne constitue un grave danger pour la liberté d'expression dans ce pays qui a commencé la campagne pour l'élection présidentielle du 8 avril 2004.
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Updated on 20.01.2016