Reporters sans frontières salue la remise en liberté, le 2 mars 2009, de la journaliste et militante des droits de l'homme Jestina Mukoko. "Cette libération doit être le point de départ d'une politique nouvelle pour le Zimbabwe, marquée par le respect de la liberté d'expression", a déclaré l'organisation, qui appelle également à la libération du photojournaliste indépendant Shadreck Manyere, toujours détenu par les autorités.
Reporters sans frontières salue la remise en liberté, le 2 mars 2009, de la journaliste et militante des droits de l'homme Jestina Mukoko, et appelle à la libération du photojournaliste indépendant Shadreck Manyere, toujours détenu par les autorités.
"Jestina Mukoko a été injustement détenue pendant trois mois dans des conditions très préoccupantes. Nous sommes infiniment soulagés de la savoir enfin libre, mais son calvaire ne prendra véritablement fin que lorsque les autorités abandonneront les charges qui pèsent contre elle. Cette libération, qui survient quelques semaines après la formation d'un gouvernement d'union nationale avec l'opposition, doit être le point de départ d'une nouvelle attitude du gouvernement, marquée par le respect de la liberté d'expression", a déclaré l'organisation.
Le 2 mars, Jestina Mukoko a été relâchée contre le paiement d'une caution de 600 dollars (476 euros). La journaliste a également dû rendre son passeport. "Cela fait du bien d'être libre, mais la détention a été éprouvante. Je dois maintenant faire attention à ma santé. Je m'adresserai plus tard aux médias", a-t-elle déclaré. "C'est une bonne chose qu'elle ait été relâchée, mais sa liberté de mouvement reste limitée. Elle doit se présenter à la police et les accusations portées contre elle sont toujours là, alors qu'elle sait qu'elle n'a rien fait", a estimé son avocate Beatrice Mtetwa.
L'ancienne animatrice de la Zimbabwe Broadcasting Corporation (ZBC), puis de la station privée Voice of The People (VOP), qui dirige l'organisation de défense des droits de l'homme "Zimbabwe Peace Project" (ZPP), a été enlevée à son domicile de Norton (40 km à l'ouest de la capitale Harare), le 3 décembre 2008, par quinze hommes en civil. D'abord détenue au secret, elle a comparu pour la première fois devant un tribunal, le 24 décembre.
Placée à l'isolement à la prison de haute sécurité de Chikurubi, Jestina Mukoko a été privée de ses médicaments, puis victime de mauvais traitements et de tortures pendant sa détention. Des agents de sécurité l'ont frappée à plusieurs reprises à coups de poing et à l'aide d'outils coupants, notamment sur la plante des pieds, avant de lui demander de s'agenouiller, nue, sur du gravier.
Inculpée pour "complot terroriste visant à renverser le président Robert Mugabe", Jestina Mukoko est accusée d'avoir recruté des volontaires pour suivre un entraînement militaire au Botswana dans le but de renverser le gouvernement zimbabwéen.
Le photojournaliste indépendant Shadreck Manyere, enlevé le 13 décembre 2008 et accusé d'"actes de banditisme", de "sabotage" et de "terrorisme", risque une peine de prison allant de 20 ans à la perpétuité. Les autorités lui reprochent son implication présumée dans les attentats à la bombe visant, le 17 novembre, le Département d'investigation criminelle à Harare et le pont sur la rivière Manyame à Norton (40 km d'Harare), ainsi que dans l'attaque, le 20 novembre, contre le commissariat central de la capitale.