Israël : un journaliste palestinien en grève de la faim depuis une semaine

Placé en détention administrative depuis une semaine, un journaliste palestinien basé à Ramallah, en Cisjordanie, observe une grève de la faim. Reporters sans frontières (RSF) appelle à sa libération immédiate.

Une semaine après son arrestation par la police israélienne en pleine nuit à son domicile à Ramallah en Cisjordanie, le correspondant d’Al Jazeera dans la capitale de l’Autorité palestinienne Alaa Al-Rimawi est toujours en détention et vient d'être placé en isolement. Son épouse raconte à Al Jazeera que les forces de l’ordre israéliennes, visiblement, le recherchaient : après avoir vérifié son identité, les agents l’ont emmené et conduit en prison. La justice a ensuite décidé de le placer en détention administrative pour une durée de trois mois sans fournir aucun motif. Dès son interpellation à son domicile le 21 avril, le journaliste a annoncé qu’il entamerait une grève de la faim. 


En plus d’être correspondant de la chaîne qatarie, Alaa Al-Rimawi présente également l'émission “La Palestine vote”, diffusée par l’agence locale J-Media, dans laquelle il traite des élections législatives et présidentielles palestiniennes prévues pour mai et juin. Ce média aborde également le sujet des prisonniers palestiniens détenus par les autorités israéliennes ou encore les manifestations contre la colonisation.


Ce n’est pas la première fois que le journaliste est emprisonné par les autorités israéliennes. En juillet 2018, il avait notamment été arrêté pendant près d’un mois et s’était ensuite vu interdire d’exercer son métier pendant deux mois. Il était à l'époque directeur de l’antenne de Cisjordanie de la chaîne Al-Quds, affiliée au Hamas.


“Pour dénoncer son arrestation et sa détention arbitraires, le journaliste Alaa Al-Rimawi en est réduit à se mettre en danger en cessant de s’alimenter, dénonce la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. L’absence de motif d’arrestation confirme que la détention administrative de Alaa Al-Rimawi ne repose sur rien et doit immédiatement prendre fin, avant que son état de santé ne se dégrade irrémédiablement."


Par ailleurs, deux semaines auparavant, les autorités israéliennes ont interpellé la journaliste indépendante Sabreen Diab, basée à Tamra en Israël. Contactée par RSF, elle explique que les forces de sécurité détiennent jusqu'à ce jour son téléphone et son ordinateur portable, confisqués lors de son arrestation. Les identifiants de son compte Facebook ont même été modifiés pour l’empêcher de joindre ses contacts et d’alimenter sa page en publications dans le cadre de son travail. Lors de son interrogatoire, la journaliste a été accusée d’être “en contact avec des entités et des personnes hostiles à Israël".


Plus récemment, l’armée israélienne a également arrêté le photojournaliste indépendant Mohammed Atiq. Ce dernier traversait un checkpoint pour se rendre à Jérusalem, quand des soldats ont contrôlé le bus et l’ont interpellé, explique son père. À ce jour, la famille du journaliste ne connaît ni les motifs de son arrestation ni son lieu de détention.


Israël et la Palestine occupent respectivement la 86e et la 132e au Classement mondial de la liberté de la presse 2021 établi par RSF.

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Mise à jour le 30.04.2021