Iran

Nom de domaine : .ir
Population : 69 400 000
Internautes : 18 000 000
Prix moyen d'une heure de connexion dans un cybercafé : entre 0,30 et 0,60 ct d'euro
Salaire mensuel moyen : entre 230 et 360 euros
Nombre de fournisseurs d'accès privés : plus d'une vingtaine
Nombre de fournisseurs d'accès publics : 1
Nombre de blogueurs emprisonnés : 0
La popularité du président de la République islamique telle que véhiculée par les médias officiels n'est qu'apparente. Les critiques des Iraniens envahissent la Toile même si les autorités bloquent la majorité des moyens de contournement de la censure disponibles sur le Réseau. Les principaux fournisseurs d'accès du pays dépendent du réseau des télécommunications iraniennes (TCI), une entreprise publique. Malgré la présence de sociétés privées, l'Etat reste l'acteur principal sur le marché. Le nombre d'internautes s'est sensiblement accru. En 2004, ils n'étaient qu'un peu plus d'un million. Aujourd'hui, ils sont environ dix-huit fois plus nombreux. D'après les données publiées par l'agence de presse officielle, ISNA, plus de 400 000 points d'accès à Internet ont été ouverts par des fournisseurs d'accès privés et 112 000 par le gouvernement. Plus de 4 000 écoles seraient également connectées. De ce fait, Internet est devenu un outil précieux pour les militants, qui peuvent diffuser leurs messages dans tout le pays. Afin de limiter les critiques contre le gouvernement, le ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, Mohammed Saffar Harandi, a insisté, le 17 février 2008, sur le fait que les sites non inscrits auprès du ministère seraient fermés. Un contrôle renforcé Depuis 2006, les autorités interdisent les connexions à haut débit. Une mesure qui peut s'expliquer par un souci de ne pas surcharger le réseau iranien, de très mauvaise qualité, mais qui peut aussi être interprétée comme une volonté de bloquer les produits culturels occidentaux - films et chansons - téléchargés sur le Net. Le Conseil des ministres a défini les critères selon lesquels un site Internet peut être considéré comme "illégal" : les publications insultant l'islam ou les religions monothéistes, celles qui diffusent des idéologies séparatistes, celles publiant de fausses informations ou portant atteinte à la vie privée. Le 27 novembre 2006, le gouvernement a instauré une réglementation qui ordonne aux responsables de sites de s'enregistrer auprès des autorités et créé un "organe de surveillance d'Internet" dépendant directement du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Celui-ci est chargé de lutter contre la publication de "fausses informations". Ainsi, le site du journal conservateur Baztab.com proche de l'ancien commandant des Gardiens de la révolution Mohsen Rezaï et très critique envers le président Mahmoud Ahmadinejad, a régulièrement fait l'objet de poursuites pour publication d'informations "fausses", "enfreignant la Constitution", "portant atteinte à la vie privée" ou à "l'unité du pays". Il a été interdit par le Conseil d'Etat le 29 mars 2007 et les locaux de la publication ont été fermés sur ordre des autorités en septembre. Il s'agissait de la première application de la réglementation de novembre 2006. Un juge a également donné l'ordre de censurer le site de l'agence indépendante ILNA, fondée en 2003 et proche des réformateurs. En outre, les fournisseurs d'accès doivent vérifier que des contenus "interdits" ne sont pas publiés par leurs serveurs. Les sites de partage de photos FlickR et de vidéos YouTube sont inaccessibles car certains documents qu'ils contiennent sont jugés "immoraux" par les autorités. Le site blognews (http://1.blognews.name/) qui fait une revue de blogs en farsi, et balatarin.com, qui permet aux internautes de voter pour leurs articles préférés (sur le modèle du site américain Digg), sont également interdits. Le pays musulman le plus répressif du Moyen-Orient à l'encontre des blogueurs Le gouvernement de la République islamique d'Iran a fait arrêter plus de dix blogueurs en 2007, notamment des femmes revendiquant leurs droits au travers de publications féministes comme Tagir Bary Barbary ("Changement pour l'égalité") et Zanestan ("La cité des femmes"). Depuis avril 2007, une campagne officielle est menée par le gouvernement dans les médias pour condamner les femmes qui dérogent au code vestimentaire imposé par l'islam. Il leur est déconseillé de s'habiller "à l'occidentale". Pantalons ajustés et bottes hautes sont considérés comme "déplacés". Plus de 170 cafés et cybercafés ont été avisés, en décembre 2007, du risque de fermeture qu'ils encouraient s'ils n'adhéraient pas à cette campagne. Les journaux féminins, rares en kiosques, ont trouvé leur place sur Internet. En septembre 2005, une pétition a été lancée sur le Web intitulée : "Un million de signatures pour obtenir la modification des lois discriminatoires envers les femmes". En mars 2007, 33 femmes, dont 22 journalistes en ligne, ont été arrêtées pour avoir manifesté leur soutien, devant le tribunal de Téhéran à quatre de leurs collègues qui allaient être jugées. Toutes ont été condamnées ou attendent toujours leur jugement. À la fin de l'année 2007, les journalistes Maryam Hosseinkhah et Jelveh Javaheri ont été emprisonnées plus d'un mois pour avoir usé de leur droit à la liberté d'expression sur Internet en revendiquant la cause des femmes, notamment sur les sites Zanestan et Tagir Bary Barbary. Le 27 janvier 2007, trois journalistes en ligne et défenseurs des droits des femmes, Tala't Taghinia, Mansoureh Shojaie et Farnaz Seify, ont été arrêtées à l'aéroport de Téhéran, alors qu'elles s'apprêtaient à se rendre pour suivre une formation en journalisme. Elles ont été relâchées le lendemain après-midi après avoir subi un interrogatoire à la prison d'Evin (nord de Téhéran). En quatorze mois, 43 journalistes en ligne et internautes ont été arrêtées. Les autorités veulent réduire la Toile au silence à l'approche des élections législatives du 14 mars 2008. Les sites relatant les joutes entre les différents courants de pensée politique sont susceptibles d'être fermés sans explication. Le 14 février, le procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, a pris la décision de bannir du Web le site conservateur Nosazi, qui critiquait pourtant la politique des réformateurs mais soutenait un autre courant que celui du chef de l'Etat. Le responsable du site, Hassan Nobakhtian, a été arrêté et transferé à la prison d'Evin dix jours plus tard. Le président Mahmoud Ahmadinejad supporte tellement peu la critique que même un article ironique sur les chiens de ses gardes du corps a valu deux semaines de prison au blogueur Reza Validazeh, en décembre 2007. Liens
http://www.advarnews.us/ : site d'une organisation d'étudiants sur la situation des droits de l'homme en Iran (farsi)
http://www.entekhab.ir/ : site d'informations du parti conservateur (farsi)
http://norooznews.ir/ : site d'informations du parti réformateur (farsi)
http://news.gooya.com/ : site le plus visité sur l'Iran, à l'étranger (farsi)
http://www.farsnews.com/ : site de l'agence officielle d'information (anglais et farsi)
http://we-change.org/ : Tagir Bary Barbary - ("Changement pour l'égalité" - farsi et anglais) : journal féministe auquel participe Maryam Hosseinkhah
http://irwomen.net/ : site féministe iranien (farsi)
http://www.feministschool.com/ : site de l'association des femmes iraniennes (farsi)
http://www.baznegar.com/ : site de Reza Validazeh
Publié le
Updated on 20.01.2016