Irak : un troisième journaliste tué depuis le début des manifestations

Un photographe a été tué à Bagdad par des hommes armés inconnus alors qu’il couvrait les manifestations. C’est le troisième cas de journaliste assassiné depuis le début du mouvement de protestation en Irak. Reporters sans frontières s’alarme des dangers croissants qui menacent la vie des journalistes dans le pays.

Une balle dans le dos, de provenance inconnue, a tué le photoreporter Ahmad Muhanna pendant qu’il couvrait une manifestation place Al-Khilani à Bagdad le 6 décembre dernier. Sa mort a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.


Ahmad Muhanna est le troisième journaliste assassiné depuis le 1er octobre, date du déclenchement de la vague de contestation en Irak. Avant lui, le 4 octobre dernier, le photographe indépendant Hisham Fares Al-Aadhami, qui couvrait des manifestations sur la place Abdulqadir Al-Kilani à Bagdad, a été tué d’une balle dans la poitrine tirée par un membre des milices irrégulières. Toujours selon des informations recueillies par RSF, le 7 novembre dernier, l’écrivain et journaliste Amjed Al-Dahamat a également été assassiné par des hommes armés inconnus, près de son domicile.


Rarement les journalistes irakiens n’ont été aussi exposés aux risques et aussi vulnérables, s’alarme Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient à RSF. Il est inacceptable que les reporters de terrain paient de leur vie pour avoir tenu une caméra ou un appareil photo. Les autorités irakiennes doivent conduire des enquêtes sérieuses pour retrouver les coupables de crimes dont le caractère délibéré ne fait aucun doute.


Outre l’assassinat d’Ahmad Muhanna, un autre photographe indépendant, Zaid Al-Khafaji, a été kidnappé le même jour à son retour d’un reportage sur la place Tahrir, à Bagdad. Des images de vidéosurveillance montrent des hommes pénétrer dans son domicile avant sa disparition.


C’est le deuxième journaliste à avoir été enlevé, après le journaliste membre de l’Observatoire irakien de la liberté de la presse Muhammad Al-Shamari, libéré par la suite.


L’Irak occupe la 156e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Updated on 10.12.2019