Interpellation de cinq journalistes d’Al-Jazeera
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Reporters sans frontières dénonce l’interpellation de cinq journalistes du canal anglophone de la chaîne qatarie Al-Jazeera, le 31 janvier 2011, par des militaires. Cette décision intervient au lendemain de la décision prise par le ministre de l’Information, Anas el-Fekki, de fermer les bureaux de la chaîne Al-Jazeera dans la capitale égyptienne et d’annuler toutes les autorisations des employés de la chaîne. Contacté par Reporters sans frontières, un représentant d’Al-Jazeera au Caire a déclaré craindre que cette interdiction valable uniquement pour le canal arabophone ne concerne aujourd’hui la section anglophone de la chaîne.
Les cinq journalistes (Egyptiens et étrangers) ont été arrêtés à leur hôtel du Caire, le Hilton, alors qu'ils revenaient de reportage et qu’ils essayaient d'envoyer leurs vidéos à la chaîne grâce à leur ordinateur portable. Interrogés pendant une heure et demi à l’hôtel, ils ont été libérés, mais leurs caméras et leurs enregistrements ont été saisis.
Cette interpellation intervient également à la veille d’une importante journée de mobilisation en Egypte. En effet, un appel à la grève générale a été lancé pour le 1er février, ainsi qu’à une marche "d'un million" de personnes.
Al-Jazeera avait couvert en continu l'insurrection en Égypte, jusqu'à ce que le gouvernement égyptien retire sa licence et le permis de travail de ses journalistes, le 30 janvier. Afin de contourner la censure, la chaîne a appelé les blogueurs égyptiens à lui envoyer directement des informations concernant la situation sur place ainsi que des images prises avec leurs téléphones portables.
Par ailleurs, la société de production Cairo News Company (CNC) confirme avoir subi d’importantes pressions de la part des autorités, le 29 janvier, afin de ne plus fournir d’images à la chaîne qatarie. Il lui a également été interdit de prendre des images de l'extérieur.
Publié le
Updated on
20.01.2016