Dans un communiqué conjoint, leurs familles ont confirmé que depuis le 13 juillet ils étaient sans nouvelles des trois journalistes, et ont expliqué : «
désormais nous travaillons pour les retrouver, mais jusqu’à présent nous ignorons où ils se trouvent ». Les familles de
Pampliega,
Sastre et
López ont demandé de la patience, du respect et «
le plus de discrétion possible », conditions nécessaires dans ces moments.
De son côté, le ministre de la Justice espagnol, Rafael Catalá, a signalé que l’Etat travaillera intensément pour retrouver les journalistes. Le ministre a qualifié cette disparition de «
très mauvaise nouvelle » et a déclaré qu’il fallait «
avoir une confirmation (des faits) et connaître les circonstances précises » dans lesquelles ils sont disparus.
«
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant au sort de ces trois journalistes espagnols disparus à Alep, ville contrôlée à la fois par l’Etat islamique et par le groupe armé Front al-Nosra, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Nous demandons au gouvernement espagnol d’employer tous les moyens pour retrouver les journalistes et appelons toutes les parties au conflit à respecter le travail de la presse et à cesser de la prendre en otage à des fins politiques. La dernière résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies a pourtant bien rappelé que les journalistes dans les conflits armés sont des civils qui ne peuvent être visés délibérément et qu'ils bénéficient d'une protection particulière. »
Selon des informations obtenues par RSF, leur fixeur
Oussama Ajjan a disparu en même temps qu'eux.
Associés à Reporters sans frontières
Reporters de guerre expérimentés, associés à la section espagnole de RSF, les trois journalistes freelance ont couvert ces dernières années plusieurs conflits dans différentes régions, dont celui de la Syrie, se munissant de gilets pare-balles et de casques RSF.
Journaliste depuis 2008, Antonio Pampliega (Madrid, 1982), a travaillé en tant que
freelance en Irak, au Liban, au Pakistan, en Égypte, en Afghanistan, en Haïti, au Honduras, en Somalie, au Soudan du Sud et en Syrie, conflit qu’il a couvert depuis 2011 pour des principaux médias espagnols et internationaux.
Pampliega collabore pour une émission de reportages, “Infiltrados", diffusée sur la chaîne
Cuatro, qui a abordé à plusieurs reprises des sujets liés à la guerre en Syrie.
Ángel Sastre, lauréat du Prix Larra de Journalisme en 2010, a été correspondant pendant six ans de
CNN+ et
Cuatro TV ; il a également fait des reportages en Syrie et Palestine pour la chaîne
Cuatro et les journaux
La Razón et
El Confidencial.
José Manuel López est photojournaliste spécialisé dans la couverture des conflits armés. Pendant 11 années, il a fait partie de l’équipe de
La Crónica de León avant de travailler en tant que photographe indépendant en Afghanistan, Irak, Palestine, Iran, Kosovo, Haïti, Guatemala, Nagorno-Karabakh, Venezuela et République démocratique du Congo, parmi d’autres pays. Son travail a été publié dans d’importants médias, comme
The New York Times. Collaborateur régulier de l’Agence France Presse, il a contribué à la couverture en Syrie, au Soudan du Sud et en Somalie.
«
RSF espère avoir bientôt la confirmation qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement et que la situation va se normaliser dans les meilleurs délais, de la meilleure manière possible pour nos collègues, déclare la présidente de RSF Espagne, Malén Aznárez.
RSF offre son soutien aux familles des journalistes. La Syrie est le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes».
La Syrie figure à la 177e place (sur 180) du Classement 2015 établi par Reporters sans frontières. Près de 30 journalistes dont au moins neuf étrangers sont portés disparus ou otages de groupes radicaux dans le pays.