Inde : RSF saisit les Nations unies après des menaces contre la lauréate du Prix du courage RSF Swati Chaturvedi

Suite à une recrudescence de menaces de mort envoyées à la lauréate du prix RSF 2018 Swati Chaturvedi, Reporters sans frontières (RSF) a saisi en urgence la Rapporteure spéciale des Nations unies contre les exécutions extrajudiciaires.


“Une ‘Gauri Lakesh’ de plus en devenir”... C’est en ces termes que la journaliste indienne Swati Chaturvedi, qui a reçu le prix du courage de RSF le 8 novembre dernier, a été récemment interpellée dans un tweet la menaçant du même sort tragique que sa

consœur Gauri Lankesh, sauvagement assassinée à son domicile l’année dernière. Ce genre de message, la journaliste a affirmé à RSF en recevoir “une dizaine par semaine”, au point qu’elle a désormais “cessé d’en garder le compte”.


En réaction à cette recrudescence de menaces en ligne, RSF a saisi en urgence, mercredi 28 novembre, la Rapporteure spéciale des Nations unies contre les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.


“Ce type de remarque ne peut plus être pris à la légère dans le contexte actuel, où les menaces en ligne peuvent désormais mener à des attaques physiques, affirme Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous appelons les autorités indiennes à tout mettre en œuvre  pour assurer la sécurité de Swati Chaturvedi et à poursuivre les auteurs de ces messages de haine.”


L’auteur du tweet prédisant à la journaliste le même sort que celui de Gauri Lankesh se définit sur son profil comme “a proud Hindustani” (“Hindou et fier de l’être”). Célèbre pour son ouvrage I am a troll, une enquête sur l’armée digitale au service de la droite nationaliste hindoue, Swati Chaturvedi est la cible de campagnes récurrentes de menaces et de haine sur les réseaux sociaux. 


Le phénomène s’est récemment accru après la publication d’une vidéo devenue virale de Brut India, présentant la lauréate du prix RSF et son enquête sur cette armée de trolls.


L’Inde, 138e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de 2018, a perdu deux places depuis 2017.

Publié le
Mise à jour le 23.08.2019