Reporters sans frontières dénonce l'arrestation de l'ancien député jordanien, Ahmad Oweidi Abbadi, le 3 mai, après la publication en ligne d'une lettre adressée au sénateur américain, Harry Reid, dénonçant le pouvoir « corrompu » du roi Abdallah II.
Bisher Abbadi, âgé de 23 ans, a été autorisé à voir son père pendant une heure, le 14 août 2007, dans la prison de Jwaideh. Dans un entretien paru dans le
Los Angeles Times, le fils du cyberdissident affirme avoir trouvé son père très amaigri et épuiséé par les interrogatoires.
Le procès d'
Ahmad Oweidi Abbaddi s'est ouvert le 7 août 2007. Il est accusé d'avoir "porté atteinte au prestige et à la réputation de l'État". Il a plaidé non-coupable et a rejeté les accusations lues par le juge. Son procès a été ajourné au 4 septembre.
Abbadi a été arrêté le 3 mai 2007 après le dépôt d'une plainte par le ministre de l'Intérieur, Eid Fayez, dont le nom apparaissait sur une lettre, publiée sur Internet, qui critiquait certains responsables du gouvernement.
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14.05.07 - Un ancien député arrêté pour avoir dénoncé la corruption du pouvoir sur Internet
Reporters sans frontières dénonce l'arrestation de l'ancien député jordanien, Ahmad Oweidi Abbadi, le 3 mai 2007, après la publication en ligne d'une lettre adressée au sénateur américain, Harry Reid, dénonçant le pouvoir « corrompu » du roi Abdallah II.
« C'est la première fois que quelqu'un est arrêté en Jordanie pour des textes publiés sur le Net. Recourir à la prison pour faire taire un opposant et étouffer des affaires gênantes est inacceptable », a déclaré Reporters sans frontières.
Ahmad Abbadi est poursuivi par le ministre de l'Intérieur jordanien, Eid Al-Fayez, pour « diffamation », « violation des lois qui régulent Internet » et pour avoir « nui au prestige et à la réputation de l'Etat ». Dans sa lettre, Ahmad Abbadi dénonce la « corruption » du pouvoir, « les atteintes aux droits de l'homme » et les « atteintes à l'indépendance des médias ». Il restera détenu à la prison d'Al-Jwaidah pendant l'enquête et encourt une peine de six mois à trois ans d'emprisonnement.
Ahmad Oweidi Abbadi était membre du parlement de 1989 à 1993, puis de 1997 à 2001. Il a notamment été critiqué pour avoir invité le premier ministre israëlien chez lui. Il est aujourd'hui à la tête du Mouvement national Jordanien, qui n'est pas accrédité dans le pays et qui « cherche à promouvoir la démocratie, les droits de l'homme et les réformes politiques, économiques et sociales ».
Abdul Salam Al-Mualla, membre du mouvement d'Ahmad Abbadi, a adressé un courrier au président des Etats-Unis, Georges W. Bush, lui demandant de faire « tout ce qui est son pouvoir pour faire libérer Abbadi ».
En Jordanie, les médias traditionnels sont surveillés de près et les journalistes sont tenus d'adhérer à l'Association de la presse jordanienne, contrôlée par l'état.
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