Huit journalistes agressés et blessés lors d'affrontements à Cochabamba
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Huit journalistes ont été agressés et blessés, dont trois grièvement, par des paysans et des policiers lors d'une violente manifestation à Cochabamba (Centre), le 8 janvier 2007. Reporters sans frontières demande que les auteurs de ces actes soient sanctionnés et craint de plus en plus pour la sécurité des journalistes boliviens.
“Les événements de Cochabamba viennent s'ajouter à la multiplication des agressions contre la presse bolivienne, publique ou privée, alors que le pays s'enlise dans une crise institutionnelle depuis le dernier trimestre 2006. Nous demandons aux autorités d'enquêter et de sanctionner au plus vite les auteurs de ces agressions, faute de quoi la presse fera de nouveau les frais d'un climat politique dangereux. Reporters sans frontières renouvelle sa solidarité à l'égard des journalistes boliviens, quelle que soit leur sensibilité, et demande au gouvernement et à l'opposition de concourir ensemble à la paix civile”, a déclaré l'organisation.
Le 8 janvier, des paysans cultivateurs de coca ont manifesté à Cochabamba (région d'origine du président Evo Morales) contre les vues autonomistes du gouverneur de la province, Manfred Reyes Villa, opposant au gouvernement de La Paz. La manifestation a violemment dégénéré lorsque les protestataires ont tenté de prendre d'assaut les bureaux du gouverneur.
Au cours des affrontements entre cocaleros et forces de l'ordre, Jorge Abregó, photographe de l'agence Fides, a été blessé à l'oreille et au côté gauche par des éclats de grenade lacrymogène et des jets de pierres. Efraín Muñoz, correspondant de l'Agence bolivienne d'information (ABI), a reçu des impacts de grenade à la jambe. Des balles de petit calibre ont atteint Noe Portugal, photographe du quotidien régional Los Tiempos, au visage, au bras et au côté gauche.
Efraín Gutiérrez, de la radio La Chinawa, a été roué de coups par des agents de la préfecture et des policiers en civil. De leur côté, les cocaleros ont pris à partie Maria Elena Soria, Víctor Cabezas et Alfredo Orellana, respectivement journaliste, technicien et cameraman de la chaîne privée Univalle Televisión. Les deux premiers ont été frappés. Le troisième, dépossédé de son matériel, a eu le crâne ouvert par une pierre alors qu'il était à terre. Efraín Gutiérrez, Víctor Cabezas et Alfredo Orellana ont dû être soignés dans un état jugé sérieux. Le photographe indépendant Raúl Guevara a eu son matériel endommagé et présente des blessures légères.
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Updated on
20.01.2016