Hong Kong : RSF s’inquiète de la nomination d’un nouveau “commissaire politique” à la tête du groupe audiovisuel public RTHK

Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la nomination à la tête de Radio Television Hong Kong (RTHK) de l’ancien représentant de Hong Kong auprès de l’Union européenne, Eddie Cheung, qui s’était distingué à ce poste par une campagne de dénigrement contre les médias internationaux.

En juillet 2022, l’exécutif hongkongais a annoncé le départ du directeur des programmes de Radio Television Hong Kong (RTHK), Patrick Li, un véritable “commissaire politique à l’origine de la censure de centaines d'heures de contenus. Chez les journalistes, le soulagement a été de courte durée : le mois suivant, l’exécutif a annoncé la nomination d’Eddie Cheung, un autre haut-fonctionnaire sans expérience dans le domaine des médias et, comme son prédécesseur, connu pour son engagement pro-Pékin sans faille.

Depuis 2019, Eddie Cheung a servi en tant que représentant spécial pour les affaires économiques et commerciales de Hong Kong auprès de l'Union européenne, et a, selon le décompte de RSF, signé au moins 58 lettres ouvertes dans lesquelles il accuse de grands médias européens d’“allégations non fondées” concernant Hong Kong.

“En nommant à la tête de l’audiovisuel public un bureaucrate qui s’est récemment distingué par une campagne de dénigrement contre les médias internationaux, l’exécutif hongkongais démontre une fois de plus son mépris total pour l’accès du public à l’information indépendante”, déclare le directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle les démocraties à “faire davantage pression sur le régime de Pékin pour qu’il abandonne ses politiques autoritaires et qu’il rétablisse le plein exercice de la liberté de la presse à Hong Kong.”

RTHK, auparavant réputée pour ses enquêtes sans concessions y compris vis-à-vis des autorités, est depuis quelques années la cible d’une campagne de harcèlement et de censure. Après la nomination de Patrick Li le 1er mars 2021, de nombreuses productions ont été déprogrammées et des centaines d'épisodes ont été supprimés des archives et des réseaux sociaux de RTHK.

Dans un rapport intitulé Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, RSF révèle le système de censure et de contrôle de l’information instauré par le régime chinois et la menace que ce système représente pour la liberté de la presse et la démocratie dans le monde.

Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a chuté du 80e rang l’année dernière, au 148e rang dans le Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF en 2022. La République populaire de Chine quant à elle, se classe au 175e rang sur 180 pays et territoires évalués.

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