Hong Kong : RSF appelle les autorités à cesser le harcèlement judiciaire de deux ex-rédacteurs en chef de Stand News

Un an après la fermeture forcée du média hongkongais indépendant Stand News, Reporters sans frontières (RSF) appelle le gouvernement à abandonner toutes les charges pesant sur deux ex-rédacteurs en chef, qui risquent deux ans de prison pour "publications séditieuses".

"Depuis l’entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale, faire du journalisme à Hong Kong est devenu une bataille quotidienne pour les professionnels des médias, qui risquent d’être accusés de sédition ou de crimes contre l’État alors qu’ils ne font que servir l’intérêt public. Les autorités de Hong Kong doivent abandonner toutes les charges qui pèsent sur les deux journalistes et cesser leur détestable campagne contre la liberté de la presse.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Le 29 décembre marquera le premier anniversaire de la fermeture forcée du média indépendant et primé Stand News, après le raid mené par 200 policiers dans ses locaux. Le même jour, six cadres de la rédaction étaient arrêtés, dont quatre membres du conseil d’administration, libérés peu après sous caution. Jusqu’à aujourd’hui, deux rédacteurs en chef, Chung Pui-kuen et Patrick Lam, sont toujours accusés de "publications séditieuses", délit passible d’une peine maximale de deux ans de prison.

Après avoir été détenus pendant près d’un an, les deux journalistes viennent seulement récemment d’être libérés sous caution. Le 22 décembre dernier, un tribunal de Hong Kong a rejeté leur appel visant à abandonner les accusations de sédition en raison du traitement irrégulier des preuves. En décembre, l’Association des professionnels des médias de Hong Kong à l’étranger (AOHKMP) a demandé l’arrêt des procès contre les journalistes, dont celui des ex-employés de Stand News, arguant que l’utilisation du harcèlement judiciaire par les autorités de Hong Kong constitue une grave menace à la liberté de la presse.

Ces deux dernières années, le gouvernement de Hong Kong a mené une campagne sans précédent contre la liberté de la presse. Elle s’est notamment traduite par des poursuites contre au moins 23 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, dont 12 sont aujourd’hui derrière les barreaux, et la fermeture forcée d’importants médias indépendants, parmi lesquels Apple Daily. Le climat de peur a également contraint cinq médias plus modestes à cesser leur activité.

Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a chuté de la 80e place en 2021 à la 148e place en 2022 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, ce qui constitue la plus forte baisse de l’année. La Chine occupe quant à elle le 175e rang sur 180 pays et territoires évalués.

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