Hong Kong : RSF appelle à l'abandon des poursuites contre le photographe Marc Progin

RSF appelle le Département de la Justice de Hong Kong à abandonner les poursuites contre le photographe suisse Marc Progin, qui risque un an de prison pour des « troubles à l’ordre public » causés, selon l’accusation, alors qu’il couvrait un épisode violent des manifestations de l'an dernier.

Le ressortissant suisse Marc Progin, 75 ans, a été jugé entre le 9 et le 16 septembre pour « troubles à l’ordre public », une infraction pénale pour laquelle il encourt un an de prison, alors qu'il couvrait une scène de violence en marge d’une manifestation dans le district de Central à Hong Kong le 14 octobre 2019. Dans une vidéo mise en ligne par l’agence Bloomberg, on peut voir le photographe bloquer involontairement le passage d’un homme en train de se disputer avec des manifestants et qui, quelques instants plus tard, sera victime d’une agression physique. Le verdict est attendu le 13 novembre 2020.


« Marc Progin ne faisait que couvrir la scène en tant que photographe, sans aucune intention d’interagir avec les protagonistes, et n’aurait jamais dû être poursuivi », insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle le Département de la Justice de Hong Kong à « abandonner ces poursuites clairement abusives et à même de créer un précédent décourageant les photojournalistes de s’approcher de l’action dans les manifestations ».


Marc Progin, un homme d'affaires à la retraite devenu photographe, s'est bâti une réputation pour ses travaux documentaires sur la Mongolie et la Chine et a abondamment couvert les manifestations pro-démocratie à Hong Kong l’an dernier. Ce procès fait écho à un procès similaire tenu en août durant lequel deux journalistes ont été accusés du crime de « participation à une émeute » pour leur simple présence sur les lieux de la brève occupation du Conseil législatif de Hong Kong en juin 2019. 


Dans une déclaration commune publiée en août 2020, Reporters sans frontières (RSF) et une coalition d’ONG ont exprimé leur inquiétude concernant le déclin des libertés à Hong Kong, dont la liberté de la presse, qui s’est accéléré après le passage de la loi sur la sécurité nationale le 30 juin.


Hong Kong, autrefois bastion de la liberté de la presse, a chuté du 18e rang en 2002 au 80e rang en 2020 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse. La République populaire de Chine stagne pour sa part au 177e rang sur 180.

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Updated on 22.09.2020