Hong Kong : RSF appelle à la libération d’un animateur radio condamné à 2 ans et 8 mois de prison

Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités de Hong Kong à libérer l’animateur radio et commentateur politique Edmund Wan Yiu-sing, condamné à deux ans et huit mois de prison en vertu d’une loi contre la sédition remontant à l’ère coloniale et rarement invoquée.

“En ressuscitant une loi archaïque contre la sédition pour emprisonner un commentateur politique influent, le gouvernement de Hong Kong montre sa volonté de faire un exemple et de dissuader d’autres journalistes de mettre en question ses dires”, déclare le directeur du bureau Asie du Sud-Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime de Beijing et le gouvernement de Hong Kong pour “garantir la libération de Wan, avec celle des autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus à Hong Kong et sur le continent.”

L’animateur de la radio en ligne hongkongaise D100 de 54 ans, Edmund Wan Yiu-sing, plus connu sous le surnom de “Giggs”, a été condamné, le 7 octobre dernier, à une peine de deux ans et huit mois de prison pour “sédition”, en vertu d’une loi remontant à l’époque coloniale rarement invoquée, et pour “blanchiment d’argent”. Il a été aussi contraint de verser 4,87 millions de dollars hongkongais (environ 633 000 euros) de ses actifs.

Selon l’accusation, Edmund Wan Yiu-sing a animé un total de 39 programmes “séditieux” entre février et novembre 2020, au cours desquels il aurait appelé à “résister ou renverser le Parti communiste chinois” et plaidé pour "l'indépendance de Hong Kong" ainsi que pour "l'autodétermination de Taïwan". En février 2020, l’animateur radio a également appelé aux dons sur son site et les réseaux sociaux, ce que le juge a considéré comme du “blanchiment d’argent”.

Ces deux dernières années, le gouvernement de Hong Kong a mené une campagne sans précédent contre la liberté de la presse, qui a notamment conduit à la fermeture forcée des médias indépendants Apple Daily et Stand News, et à la mise en accusation d’au moins 22 journalistes et défenseurs de la presse, dont 13 sont actuellement sous les verrous.

Dans son rapport Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, publié le 7 décembre 2021, RSF a révélé le système de censure et de contrôle de l’information mis en place par le régime chinois, ainsi que la menace générale que celui-ci exerce sur la liberté de la presse et la démocratie.

Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a chuté de la 80e place en 2021 à la 148e en 2022 au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF, réalisant ainsi la plus grande baisse de l’année. La Chine se place au 175e rang sur 180 pays.

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