Reporters sans frontières a demandé au secrétaire général de l'ONU d'intervenir pour que la situation de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) soit normalisée, alors que doit entrer en vigueur le 15 décembre le volet des sanctions à l'encontre de certains acteurs de la crise que traverse le pays. La reprise en main des médias d'Etat a été l'une des pièces maîtresses de l'offensive avortée du président Laurent Gbagbo pour reconquérir le contrôle de l'ensemble du territoire. En une matinée, le 4 novembre, la RTI et Radio Côte d'Ivoire (RCI) sont passées sous la coupe des fidèles de la présidence et du parti présidentiel, le FPI.
Reporters sans frontières a demandé au secrétaire général de l'ONU d'intervenir pour que la situation de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) soit normalisée, alors que doit entrer en vigueur le 15 décembre le volet des sanctions à l'encontre de certains acteurs de la crise que traverse la Côte d'Ivoire.
Dans une lettre adressée à Kofi Annan, Reporters sans frontières a rappelé que, « dans la matinée du 4 novembre, le siège de la RTI a été la cible d'une prise de pouvoir par la force, effectuée par des hommes en armes et soutenue par des miliciens aux ordres de la présidence. Un nouveau directeur général, M. Jean-Paul Dahily, a été placé d'autorité. »
A compter de ce jour, a expliqué l'organisation, les médias d'Etat ont « plusieurs fois relayé des appels au crime, des mensonges et des mots d'ordre organisant les violences de la rue ».
« Après plusieurs séances d'écoute et de visionnage, nous avons constaté, alors que les rues d'Abidjan étaient livrées aux pillages et aux violences, que la RTI et Radio Côte d'Ivoire s'étaient faites les relais enthousiastes de fausses informations ou de rumeurs provoquant ou précipitant ces violences. En direct, ces chaînes ont organisé l'insurrection et galvanisé les émeutiers », a ajouté Reporters sans frontières.
Dans son courrier, l'organisation a souligné que l'équipe dirigeante imposée le 4 novembre était toujours en place et que le directeur général légitime de la RTI, Kébé Yacouba, ne pouvait plus exercer ses fonctions. « Même si elles restent sourdes à nos demandes et à nos protestations, les autorités ivoiriennes ne devraient pas tolérer que l'arbitraire continue de régner au sein de leur administration. Pourtant, s'agissant de la RTI, c'est toujours le cas. Depuis plus d'un mois, la situation est bloquée. »
Interrogé par Reporters sans frontières dans la journée du
14 décembre, Yacouba Kébé a expliqué qu'il n'avait pas été contacté récemment par les autorités ivoiriennes et qu'il ignorait quel avenir lui était réservé par l'administration.