Héros

Ganimat Zahid

Ganimat Zahid, qui a déjà passé plus de deux ans et demi en prison sous un prétexte absurde, sait ce que la liberté lui coûte. Le journal qu'il dirige, Azadlig (« liberté » en azéri), est l’un des derniers titres d'opposition qui subsistent dans un paysage médiatique dévasté. Ecrasé sous les amendes, privé de ses revenus par le monopole de distribution de la presse, il lutte pour la survie. Mais ce combat ne suffisait pas à Ganimat Zahid : en 2012, il entreprend de briser le mur de la censure qui règne sur l'audiovisuel azerbaïdjanais. Avec des moyens dérisoires, il lance « L'heure azerbaïdjanaise », une émission télévisée diffusée quelques heures par semaine par satellite depuis l'étranger. L'émission est brouillée, évincée du satellite sur laquelle elle avait démarré, mais le journaliste ne s'avoue pas vaincu et finit par la relancer. Depuis lors, il évite temporairement de retourner en Azerbaïdjan : les menaces qui l'ont contraint à évacuer sa famille ne sont pas près de disparaître.

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