Hassan Youssefi Echkevari a été libéré mais la répression continue

Hassan Youssefi Echkevari, du mensuel Iran-e-Farda, a été mis en liberté conditionnelle, le 6 février 2005, soit deux ans avant la fin de sa peine. Reporters sans frontières se réjouit de cette libération, mais rappelle que neuf autres journalistes sont toujours sous les verrous. L'Iran est depuis des années la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes.

Hassan Youssefi Echkevari, du mensuel Iran-e-Farda, emprisonné le 5 août 2000 puis condamné à sept ans de prison, a bénéficié, le 6 février 2005, d'une mise en liberté conditionnelle. Reporters sans frontières se réjouit de cette libération mais rappelle que neuf autres journalistes sont toujours sous les verrous. « Cette libération est une très bonne nouvelle mais il ne faut pas oublier que neuf autres journalistes sont toujours détenus dans la prison d'Evine dans des conditions très dures. Les soins médicaux dont certains d'entre eux ont besoin ne sont pas assurés. Les journalistes iraniens sont sans cesse victimes d'arrestations arbitraires. En 2004, plus d'une dizaine de titres ont été suspendus de manière temporaire ou définitive et près et au moins une soixantaine de professionnels de l'information ont été convoqués par les autorités », a déclaré Reporters sans frontières. Hassan Youssefi Echkevari avait été accusé « d'activités subversives contre la sécurité nationale », « diffamation envers les autorités », « atteinte au prestige du clergé » et d'être un « mohareb » c'est-à-dire un combattant contre Dieu. Son procès s'était déroulé à huis clos devant le tribunal spécial du clergé en octobre 2000. Hassan Youssefi Echkevari était parrainé par Macadam Tribu (Radio-Canada). Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli. Un hebdomadaire suspendu Moins de six mois après la publication de son premier numéro, le ministère du Guide et de l'Orientation islamique a ordonné, le 27 janvier 2005, la suspension jusqu'à nouvel ordre de l'hebdomadaire Jaame. Selon Hassan Zarezadeh Ardeshir, le rédacteur en chef, cette suspension serait due à la publication d'informations sur la situation des droits de l'homme en Iran. Depuis 1997, M. Ardeshir a été emprisonné à plusieurs reprises. Un tribunal de Téhéran l'a condamné en première instance, le 1er février 2005, à sept ans de prison pour ses activités politiques et journalistiques. Confirmation en appel de la condamnation d'un journaliste à un an de prison ferme Me Saleh Nikbakhat, avocat du journaliste réformateur Emadoldin Baghi, a déclaré, le 5 février, que la 36e chambre du tribunal d'appel de Téhéran avait confirmé la condamnation de son client à un an de prison ferme. M. Baghi avait été condamné le 4 décembre 2003 par la 6e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran sans motif officiel. Il risque d'être interpellé dès qu'il recevra la notification du jugement rendu. Depuis sa libération en février 2003, après avoir passé trois ans en prison, Emadoldin Baghi a été convoqué très régulièrement par la justice iranienne. Son quotidien, Jomhouriat, avait d'ailleurs été suspendu en juillet 2004 par Saïd Mortazavi, procureur de Téhéran, afin de lui imposer le silence. Emadoldin Baghi est également le fondateur d'une association de défense des droits des prisonniers. Un journaliste emprisonné, gravement malade Akbar Ganji, emprisonné depuis le 22 avril 2000, est gravement malade. Son état de santé nécessite une hospitalisation immédiate. Cela fait trois ans que les médecins de la prison d'Evine recommandent un suivi médical extérieur. Les autorités judiciaires continuent pourtant de s'y opposer. M. Ganji souffre de problèmes au dos et son asthme empire à cause de ses conditions de détention. Shirin Edabi, Prix Nobel 2003 et avocate de M. Ganji, a fait part de son extrême inquiétude quant à la santé de son client. Le journaliste ne peut pas, comme d'autres détenus, téléphoner à son épouse ou bénéficier de permissions de sortie, comme le permet la loi iranienne. Après quatre ans passés derrière les barreaux, Akbar Ganji n'a eu droit qu'à près de quarante jours de sortie, dont la majorité étaient destinés à des visites médicales. Akbar Ganji a été poursuivi pour ses révélations sur les meurtres d'opposants et d'intellectuels, fin 1998, et ses accusations contre des responsables politiques de l'époque.
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Updated on 20.01.2016