Hamadi Jebali a mis un terme à sa grève de la faim
Organisation :
Contactée par téléphone par Reporters sans frontières, l'épouse du journaliste Hamadi Jebali a déclaré que ce dernier avait mis un terme à sa grève de la faim le 21 octobre. Wahida Jebali, qui a été autorisée à lui rendre visite le 25 octobre, a également affirmé que le gouvernement tunisien avait promis au journaliste de reconsidérer sa situation et d'ouvrir des négociations si celui-ci cessait sa grève de la faim avant le 7 novembre.
Hamadi Jebali, qui avait commencé sa grève de la faim le 15 septembre, a perdu beaucoup de poids et est très affaibli. Il n'a pas encore été autorisé à recevoir la visite d'un médecin.
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05.10.2005 Reporters sans frontières très préoccupée par l'état de santé d'Hamadi Jebali, en grève de la faim
Reporters sans frontières s'inquiète de l'état de santé du journaliste Hamadi Jebali, détenu depuis 1991 et qui a entamé une nouvelle grève de la faim le 15 septembre 2005. Son épouse, Wahida Jebali, n'a pas été autorisée à lui rendre visite depuis deux semaines.
« Les forces d'Hamadi Jebali s'amenuisent un peu plus à chaque nouvelle grève de la faim. Nous demandons aux autorités pénitentiaires d'autoriser Wahida Jebali à rendre visite à son époux, afin qu'elle puisse constater l'état de santé de son mari », a déclaré Reporters sans frontières.
« De plus, nous réitérons, auprès du président Zine el-Abidine Ben Ali, notre demande de libération immédiate et inconditionnelle de ce journaliste. Il est inacceptable que la Tunisie, pays hôte du prochain Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), le détienne dans ses geôles depuis plus de quatorze ans », a conclu l'organisation.
Jointe au téléphone par Reporters sans frontières, Wahida Jebali a déclaré avoir rendu visite à son époux, pendant 45 minutes, pour la dernière fois le 20 septembre. Depuis, elle s'est vu refuser son droit de visite à deux reprises, le 27 septembre et le 4 octobre. Les gardiens de la prison ont prétexté qu'Hamadi Jebali « ne voulait pas sortir » de sa cellule.
Wahida Jebali a envoyé, le 5 octobre, un télégramme au président Zine el-Abidine Ben Ali :
Monsieur le Président,
Je vous informe que, pour la deuxième fois, je suis allée hier (le
4 octobre 2005) visiter mon mari Hamadi à la prison de Mahdia et on m'a dit qu'il ne pouvait pas recevoir de visite.
Mes filles et moi sommes très frustrées à l'idée qu'Hamadi est en danger, et nous ne pouvons que vous demander, Monsieur le Président, d'intervenir et de sauver la vie de mon mari, qui est en grève de la faim depuis 21 jours.
Wahida Jebali
Hamadi Jebali, âgé de 56 ans, est en grève de la faim depuis 21 jours. Le 9 avril 2005, le journaliste avait déjà commencé une grève de la faim, qu'il avait interrompue le 25 avril. Le journaliste protestait alors contre le fait qu'il était détenu à 250 kilomètres de sa famille. Le
22 avril, il avait été transféré à la prison de Mahdia, située à 60 kilomètres de Sousse, où réside sa famille.
Rappel des faits
Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, est détenu depuis 1991. Incarcéré à la prison de Mahdia où il avait été transféré le 22 avril 2005, il devrait être libéré en 2007.
Arrêté le 31 janvier 1991, Hamadi Jebali a été condamné, le même jour, à un an de prison pour « diffamation » après la publication d'un article de l'avocat Mohammed Nouri demandant la suppression des tribunaux militaires.
Le 28 août 1992, Hamadi Jebali a été condamné à seize ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale » et « volonté de changer la nature de l'Etat ». Le procès s'est déroulé dans des conditions déplorables au regard des standards internationaux.
Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Jebali Hamadi est parrainé par Le Club de la Presse de Toulon.
Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Jebali Hamadi est parrainé par Le Club de la Presse de Toulon.
Publié le
Updated on
20.01.2016