Reporters sans frontières attend un geste politique fort de la part des autorités ivoiriennes et françaises pour faire avancer l'enquête sur l'enlèvement, le 16 avril 2004 à Abidjan, du journaliste franco-canadien. "Le principal suspect, Michel Legré, ainsi que toutes les personnes citées dans le dossier, doivent pouvoir être entendus sereinement par les juges, loin des pressions”, estime l'organisation.
Reporters sans frontières attend un geste politique fort de la part des autorités ivoiriennes et françaises pour faire avancer l'enquête sur l'enlèvement, le 16 avril 2004 à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer.
“Alors qu'une deuxième année d'opacité se termine, il est grand temps qu'Abidjan et Paris multiplient des efforts concrets dans cette affaire. Le manque de détermination freine les investigations du juge français Patrick Ramaël et de sa consoeur Emmanuelle Ducos. Le principal suspect, Michel Legré, ainsi que toutes les personnes citées dans le dossier, doivent pouvoir être entendus sereinement par les juges, loin des pressions”, estime l'organisation.
Reporters sans frontières appelle en outre la presse à manifester sa solidarité avec la famille du journaliste, sa mobilisation étant l'un des leviers essentiels pour faire bouger les gouvernements. L'organisation s'associe à l'appel de la famille de Guy-André Kieffer à un rassemblement, le dimanche 16 avril 2006 à 14 heures, sous le portrait du journaliste érigé place de la Nation à Paris (12e).
Guy-André Kieffer, journaliste indépendant basé à Abidjan, a été vu pour la dernière fois le 16 avril 2004 vers 13 heures dans un centre commercial de la capitale. Il a travaillé pour le quotidien économique français La Tribune, de 1984 au début de l'année 2002. Installé à Abidjan depuis cette date, Guy-André Kieffer travaillait comme journaliste indépendant, et collaborait à La lettre du Continent et plusieurs journaux ivoiriens.
Michel Legré, beau-frère de Mme Simone Gbagbo et dernière personne à avoir vu Guy-André Kieffer avant sa disparition, a été mis en examen le 21 octobre 2004 par le juge d'instruction Patrick Ramaël pour “enlèvement et séquestration”. Il est aujourd'hui placé en résidence surveillée à Abidjan, après un an et demi de détention. Le juge Ramaël a demandé à pouvoir l'entendre en France. Aucune suite n'a pour l'instant été donnée à cette requête. Jean-Tony Oulaï, un ressortissant ivoirien se disant “ex-capitaine” de l'armée, et que certains témoins accusent d'avoir supervisé l'enlèvement du journaliste, a également été mis en examen pour “enlèvement et séquestration” en janvier 2006 en France et placé sous contrôle judiciaire.