Guinée équatoriale : deux journalistes en prison depuis plus d’une semaine

Reporters sans frontières (RSF) demande la libération de deux journalistes équato-guinéens, arbitrairement détenus depuis huit jours, peu après avoir réalisé une interview d’un juge récemment démis de ses fonctions.

Melanio Nkogo et Ruben Bacale, journalistes pour la télévision privée Asonga, sont en détention depuis mardi 27 août au commissariat central de Bata, principale ville et capitale économique de la Guinée Equatoriale. Ni la police, ni les autorités n’ont pour l’instant communiqué sur le motif de ces arrestations. Selon les informations recueillies par RSF, il pourrait être reproché aux deux hommes d'avoir réalisé une interview d’un juge du tribunal d'instruction de Bata critiquant la suspension dont il avait fait l’objet quelques jours plus tôt par le président de la Cour suprême.

La chaîne Asonga est le seul média audiovisuel privé du pays mais il reste étroitement contrôlé par le pouvoir puisqu’il appartient à Teodorin Nguema Obiang, vice-président de la République et fils du président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 40 ans.

“Le délai légal de garde à vue a été largement dépassé et plus rien ne justifie que ces deux journalistes soient maintenus en détention alors qu’ils n’ont fait que leur métier, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Ces arrestations confirment l’extrême vulnérabilité des journalistes équato-guinéens, exposés aux pires méthodes d’intimidation au moindre écart avec la ligne défendue par le pouvoir ou ceux qui gravitent autour. Nous appelons les autorités à remettre ces journalistes en liberté sans délai”.

L’année dernière, Ramon Nse Ebalé, connu pour ses dessins critiques du président, était resté en prison pendant près de 6 mois après un dossier monté de toutes pièces contre lui. 

La Guinée équatoriale figure à la 165e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.

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Mise à jour le 04.09.2019