Grève de la faim de journalistes et d'opposants pour protester contre la répression des médias indépendants
Organisation :
Des représentants du bloc d'opposition Azadlig (“Liberté”) se sont déclarés en grève de la faim le 30 octobre 2006. Le 9 novembre, ils ont été rejoints par les représentants des médias indépendants pour “protester contre la guerre officieuse du gouvernement contre la presse libre”.
“Reporters sans frontières soutient pleinement les grévistes. C'est la deuxième fois que les journalistes azéris sont contraints de recourir à une grève de la faim pour se faire entendre. Leur mouvement de novembre 1999 avait entraîné une amélioration significative de la liberté de la presse en Azerbaïdjan. Aujourd'hui, la situation est plus difficile, car la pression du gouvernement est plus forte et concerne également les médias étrangers”, a déclaré Reporters sans frontières.
Les participants à la grève sont des représentants de plusieurs médias indépendants : les journaux Azadlig, Milli Yol, Yeni Musavat, Bizin Yol, Novoye Vremya, 24 Saat, la revue Ganun et l'agence de presse Turan.
“La grève de la faim est l'une des possibilités que nous donne la démocratie. Nous ne pensons pas qu'elle changera l'attitude du gouvernement envers les médias indépendants mais nous continuerons aussi longtemps que possible”, affirment-ils.
Cette initiative intervient après la dispersion par la police, le 7 novembre, d'une manifestation de journalistes en soutien au journal indépendant Azadlig, menacé d'éviction de ses locaux. “Cette répression a confirmé une nouvelle fois la nature antidémocratique de notre gouvernement”, estiment les grévistes.
Dans leur communiqué du 9 novembre, ils ont rappelé les difficultés de la presse libre. “Depuis le meurtre d'Elmar Husseynov (rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Monitor assassiné le 2 mars 2005), la pression des autorités sur les médias s'est accrue.” L'arrestation abusive du poète satirique Sakit Zahidov condamné à trois ans d'emprisonnement, la pression exercée à l'encontre des médias étrangers, BBC, Radio Free Europe / Radio Liberty et Voice of America, celle à l'encontre du journal indépendant Azadlig et la chaîne ANS TV, témoignent d'une recrudescence d'atteintes à la liberté de la presse.
Les grévistes appellent au soutien des organisations internationales, notamment de l'Union européenne, du Conseil de l'Europe et de l'OSCE. “Les démocraties occidentales ne doivent pas échanger notre pétrole pour la démocratie”, rappellent-ils.
Publié le
Updated on
20.01.2016