#FreeMortaza : création du comité de soutien au journaliste Mortaza Behboudi

Des confrères et amis du journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, détenu en Afghanistan depuis le 7 janvier 2023, annoncent la création d’un comité de soutien coordonné par Reporters sans frontières (RSF). Le comité, auquel participent notamment les représentants de 15 rédactions et sociétés de production françaises avec lesquelles Mortaza Behboudi a collaboré, s'est réuni pour la première fois le 9 février 2023, afin de déterminer les premières actions à mener.

Quelques jours après la publication de l’appel de RSF et de 15 médias demandant la libération du reporter franco-afghan emprisonné depuis un mois à Kaboul, des confrères et amis de Mortaza Behboudi se sont réunis ce 9 février pour lancer un comité de soutien. Ce comité coordonné par RSF aura pour vocation de valider une stratégie et de coordonner les actions en faveur de la libération de Mortaza Behboudi. 

Parmi les membres du comité de soutien, figurent plusieurs dizaines de directeurs de rédaction et de journalistes, dont Erik Berg (directeur de l’information, franceinfo.TV), Dorothée Olliéric (grand reporter France 2), Edwy Plenel (directeur, Mediapart), Eric Valmir (Secrétaire général, Radio France). Des représentants d’associations, telles que la Maison des Journalistes, le prix Albert Londres, la Ligue des droits de l’homme, France terre d’asile ou encore l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le Paris Institute for Critical Thinking, et la Mairie de Paris, font aussi partie du groupe de solidarité. L’épouse du journaliste, Aleksandra Mojtovaja, et plusieurs de ses amis, tels que les artistes Patricia Allio, Bernardo Montet, Léonie Pernet et Kubra Khademi, sont également impliqués. Au total, 200 personnes se sont mobilisées pour participer au lancement du comité de soutien et de nombreuses autres ont envoyé des messages.

“La création du comité de soutien permettra de mettre en place une stratégie et de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires pour obtenir au plus vite la libération de notre confrère Mortaza Behboudi, si les talibans ne le libéraient pas dans les prochains jours. Avec les bonnes volontés et l’engagement des confrères et amis de Mortaza, nous prendrons très bientôt de nouvelles initiatives, notamment le lancement d’une pétition et d’une grande campagne de mobilisation citoyenne.

Christophe Deloire
Secrétaire général de RSF

"Cela fait maintenant un mois que Mortaza est enfermé dans une prison à Kaboul, déclare Rachida El Azzouzi, journaliste à Mediapart et membre du comité de soutien. Tous les journalistes et directeurs de rédaction présents dans le comité de soutien ont témoigné du professionnalisme de Mortaza depuis de très nombreuses années. Mortaza est un journaliste réputé, respecté et apprécié de ses consoeurs et confrères. Il n’a rien à faire en prison. Nous mettons tout  en œuvre pour obtenir sa libération dans les plus brefs délais.”

Mortaza Behboudi a commencé sa carrière comme photoreporter à l’âge de 16 ans dans son pays natal. Réfugié en France du fait de menaces, il est accueilli à la Maison des journalistes à Paris. Il a alors 21 ans. Avec des confrères exilés, il crée le site d’information Guiti News. Très vite, il collabore avec de nombreux médias français et francophones : France Télévisions, TV5 Monde, Arte, Radio France, Mediapart, Libération, La Croix notamment. Il est coauteur de la série de reportages À travers l’Afghanistan, sous les talibans, publiée sur Mediapart et primée en 2022 par le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Varenne de la presse quotidienne nationale. Il a contribué au reportage Des petites filles afghanes vendues pour survivre, diffusé sur France 2, qui sera également récompensé en 2022 au prix Bayeux. 

Le 5 janvier 2023, Mortaza Behboudi s’est rendu en Afghanistan pour un reportage. Quarante-huit heures plus tard, il est arrêté alors qu’il s'apprêtait à récupérer son accréditation presse. Après 11 jours de détention dans une prison de Kaboul pour défaut de présentation d'accréditation, il a été transféré dans une autre prison de la capitale et serait sous le coup d’une accusation d’espionnage. Sa famille est sans nouvelle depuis un appel d’une minute passé à son épouse le 26 janvier sous la surveillance de ses geôliers qui ont interrompu la conversation.

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