Fin des manifestations nationales des maoïstes: les menaces aux journalistes continuent
Organisation :
Reporters sans frontières prend note de l'excuse publique de Pushpa Kamal Dahal "Prachanda", le président du Parti maoïste népalais. Néanmoins, l'organisation exprime sa profonde inquiétude sur les violences subies par les journalistes dans le pays. Alors que les manifestations nationales du parti ont pris fin le 7 mai 2010, les attaques des maoïstes à l'encontre des professionnels des médias continuent.
Le 12 mai 2010, Prachanda, président du Parti maoïste népalais, s'est excusé publiquement pour ses propos à l'encontre de journalistes. Le président maoïste a déclaré que "quatre-vingt dix-neuf pourcents des intellectuels étaient 'sages' mais un pourcent étaient 'idiots' ". Prachanda s'est dit "blessé" par la couverture des médias, notamment par la rumeur selon laquelle son parti avait appelé aux manifestations pour qu'il puisse accéder à la fonction du Premier ministre.
Tandis que les manifestations se sont achevées, les violences contre les journalistes continuent.
Le 13 mai 2010, au district de Kabhrepalanchok (Est du Népal), Gopal Ghimire, un leader local maoïste, s'est présenté à la résidence du rédacteur en chef de Chesta Weekly, Motiram Timilsena, et l'a menacé de mort, ainsi que les autres employés de l'hebdomadaire.
Le responsable maoïste du district, Dinanath Gautam, a annoncé plus tard que cette menace n'était qu"une objection personelle de Ghimire" mais n'engageait pas le parti.
Dans le district de Sunsari (Est du pays), Sita Mademba, correspondante locale de la BBC Nepali Service, a reçu constamment des menaces des maoïstes pour ses articles sur les extorsions du parti maoïste pendant les récentes manifestations.
De la même manière, Santosh Yadav, reporter de Nepal Television, et Somnath Bastola, de The Himalayan Times, Annapurna Post, et Avenues Television, ont été menacés, pour leur reportages sur les maoïstes.
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12 mai 2010
Des journalistes agressés lors d’un rassemblement maoïste à Katmandou
Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques contre des journalistes commises en marge d'un grand rassemblement du Parti maoïste népalais le 9 mai dans la capitale.
Deux cameramen, Rabindra Shrestha d'Avenues Television et Praveen Maharjan de la chaîne en ligne Associated News Agency, ont été sévèrement frappés à coups de barre de fer alors qu'ils essayaient de prendre des photos du rassemblement. Les agresseurs ont cassé la caméra de Shrestha. Protégés par des policiers, Maharjan a été hospitalisé et a eu treize points de suture. "Ils continuaient à nous frapper alors que je criais que nous étions journalistes", a déclaré Shrestha, qui portait sa veste de journaliste.
Plusieurs autres journalistes ont été harcelés lors de la manifestation : Shruti Niraula, une journaliste de la chaîne Sagarmatha Television, a été harcelée par des cadres maoïstes ; Rajendra Manandhar, photojournaliste d'Annapurna Post et Himalayan Times, Jagat Nepal, Shaligram Tiwari, et Toya Dahal du groupe Kantipur.
La veille, lors d'un rassemblement maoïste, le président du parti, Pushpa, Kamal Dahal "Prachanda", avait publiquement menacé les journalistes et écrivains, accusés d'humilier les paysans qui ont participé à la semaine de grève générale. Un autre dirigeant maoïste, Jeevan Gautam, a menacé de "corriger" certains représentants de médias.
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11 mai 2010
Violences contre la presse en marge des manifestations maoïstes
Reporters sans frontières appelle les dirigeants maoïstes à condamner publiquement les violences commises par certains de leurs membres à l'encontre de journalistes lors de la récente grève générale. Les intimidations et les agressions sont autant de signes alarmants que le principal parti politique népalais n'a pas abandonné ses mauvaises habitudes. L'organisation a recensé dix cas sérieux d'atteintes à la liberté de la presse entre le 2 et le 7 mai 2010.
"Nous condamnons également les violences commises par des policiers en marge des manifestations à l'encontre d'un journaliste d'un média maoïste", a affirmé l'organisation.
Le Parti maoïste népalais vient de mettre fin à une grève générale d'une semaine. Après des débuts pacifiques, ce mouvement national a été marqué par plusieurs incidents violents dans plusieurs provinces du Népal.
Selon la Fédération des journalistes népalais (FNJ), la majorité des cas d'agression de journalistes ont été perpétrés par des "agitateurs maoïstes".
Pour approfondir sur la situation de la liberté de la presse au Népal, consultez l'interview de Yubaraj Ghimire, rédacteur en chef du quotidien de Katmandou Rajdhan: http://www.youtube.com/watch?v=bxzFVyzA9A0
Incidents lors de la grève générale :
Le 3 mai 2010, une centaine de cadres maoïstes ont tenté d'agresser Rameshchandra Adhikari, reporter de Kantipur dans le district de Dhankuta (Est), accusé d'avoir écrit à l'encontre de leur parti.
Le 4 mai, Jaya Prakash Gupta, le rédacteur d'Upatyaka Daily, a reçu des menaces de mort par téléphone pour un article qu'il avait publié le même jour. L'agresseur l'a menacé d'attaquer son bureau dans la capitale.
Les activistes maoïstes ont aussi attaqué Ram Thapa, un employé de la nouvelle chaîne de télévision National Television à Katmandou. Il a été blessé à la tête.
Le même jour, ils ont agressé Gyanendra Niraula, correspondant de Purbanchal Daily dans le district de Jhapa.
D'autre part, Kashiram Sharma, correspondant de l'agence de presse gouvernementale Rastriya Samachar Samiti (RSS), a subi aussi une agression des cadres maoïstes dans le district de Surkhet.
Le 5 mai, Sudarshan Ghimire, rédacteur adjoint de la revue Shikshak Monthly, a été violenté par des activistes maoïstes. Il est actuellement hospitalisé. Il a été blessé au nez et à l'œil.
Le 6 mai, des policiers ont frappé Manoj Gharti Magar, correspondant de Janadisha Daily. Selon son organisation, il a ensuite été illégalement détenu dans un commissariat de la capitale pendant une heure. Le journaliste aurait été frappé pendant sa détention.
Le journaliste Arjun Basnet du quotidien Gorkhapatra Daily a été battu le 5 mai. Son véhicule a aussi été vandalisé.
Le 6 mai, un groupe de maoïstes, sous l'emprise de l'alcool, ont violemment pris à partie le journaliste de Republica Daily dans le district de Bhaktapur, Bimal Guatam, et ont brièvement confisqué son téléphone portable et sa carte d'identité, après l'avoir identifié comme journaliste. Ses agresseurs l'ont également insulté et ont endommagé sa moto.
Le même jour, Rameshwor Karki, reporter d'Avenues Television, a reçu par téléphone des menaces de la part de maoïstes, pour un reportage diffusé sur cette chaîne nationale. Le 6 mai, des manifestants se sont rassemblés devant sa maison pendant la nuit.
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Updated on
20.01.2016