Fin de détention pour Mohammed Al-Jassem

Après douze jours de détention au sein de la Direction générale des enquêtes criminelles, Mohammed Abdel Qader Al-Jassem a comparu à une nouvelle audience dans la matinée du 3 décembre 2009. Le journaliste a pu y dénoncer le caractère illégal de sa détention, la conduite de l’enquête ainsi que l’absence de citation à comparaître. Après plus de deux heures de débat, le tribunal a rendu son jugement, la remise en liberté sous une caution de mille dinars (2 300 euros) et une nouvelle audience prévue le 10 décembre. Le journaliste a décidé de se plier au verdict et de payer la caution. --------------------------- 24.11.2009 - Une plainte du Premier ministre conduit un journaliste en détention Le procureur général du Koweït a ordonné, le 23 novembre 2009, la prolongation de la détention du journaliste et écrivain Mohammed Abdel Qader Al-Jassem au siège de la Direction générale des enquêtes criminelles. Après son interrogatoire dans le cadre d’une plainte déposée par le Premier ministre, Mohammed Abdel Qader Al-Jassem a refusé sa mise en liberté moyennant le paiement d’une caution de mille dinars ( soit 2345 euros). Selon le journaliste, la loi koweïtienne ne prévoit pas qu’un tel refus entraîne un emprisonnement. “Alors que le Koweït a été le premier pays arabe à dépénaliser les délits de presse en 2006 et qu’il figure en tête du Moyen-Orient dans le classement 2009 de la liberté de la presse, les plaintes contre les journalistes se multiplient, en raison de crispations politiques internes. La réforme du code de la presse de 2006 avait écarté l’emprisonnement pour les professionnels des médias mais les plaintes pour « diffamation » sont encore trop régulièrement traitées en vertu du code pénal. Certains hommes politiques en profitent pour paralyser la critique. Nous appelons le procureur général à mettre fin à la détention de Mohammed Abdel Qader Al-Jassem,“ a déclaré Reporters sans frontières. Le 2 septembre 2009, le Premier ministre Nasser Mohammed a déposé plainte auprès du Procureur général Hamid Al-Othman, pour « diffamation » contre Mohammed Abdel Qader Al-Jassem et contre Abdelhamid Da’ass, rédacteur en chef du quotidien Alam Al-Youm. En cause : un article publié le 16 août 2009, accusant le Premier ministre de favoriser les tensions religieuses dans le pays afin de garder son poste. Contacté par Reporters sans frontières le 1er octobre 2009, Mohammed Abdel Qader Al-Jassem avait évoqué la tendance excessive du Premier ministre à déposer plainte et son “affection pour les tribunaux“. “Le Premier ministre sait qu’il est dans une position difficile sur le plan interne. Il essaie de survivre malgré une gestion absurde des affaires. Pour ce faire, il tente de contrôler les médias. Il possède quatre journaux, ainsi que deux chaînes de télévision. Il est même prêt à monnayer des articles en sa faveur. Je n’ai pas besoin de cet argent alors je dis ce que je pense de la politique nationale.“ Entendu par le procureur une semaine plus tard, l’avocat du Premier ministre, Imad Al-Saif, a estimé que cet article portait atteinte à la réputation de son client. Dans ce code pénal, la « diffamation » peut être punie d’une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement ainsi qu’une forte amende. Mohammed Abdel Qader Al-Jassem a demandé à son avocat, Hammoud Al-Hajeri, de déposer plainte contre le Procureur général pour « détention illégale ».
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Updated on 20.01.2016