Fin d'année difficile pour la presse: un hebdomadaire fermé et un journaliste condamné à un an de prison

La Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, placée sous l'autorité du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, a décidé, le 29 décembre 2007, la fermeture définitive de l'hebdomadaire Karfto pour “non-publication régulière du journal”. Par ailleurs, Abolfazl Abedini Nasr, de l'hebdomadaire Bahar Khozestan, a été condamné à un an de prison , le 24 décembre, lors d'un procès à huis clos et en l'absence de son avocat. “Nous déplorons cette nouvelle décision de censure visant à faire taire un média indépendant. Face au refus de la rédaction de Karfto de courber l'échine, et après maintes suspensions temporaires, les autorités iraniennes ont décidé de se débarrasser définitivement du journal. Deux journalistes de Karfto sont emprisonnés depuis plusieurs mois. Cette nouvelle mesure rend leur situation encore plus délicate”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 29 décembre, la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse a annulé la licence de Karfto (hebdomadaire bilingue en langues persane et kurde) pour “non-publication régulière du journal”. Cette décision intervient suite à l'absence de Karfto des kiosques pendant 23 jours, alors que la loi autorise un délai de six mois. Depuis sa création en 2005, la rédaction n'a été en mesure de publier que 62 numéros à cause des nombreuses suspensions temporaires, mais aussi des convocations répétées de ses principaux collaborateurs, notamment la directrice Lila Madani et le rédacteur en chef Behzad Koshhlai. Deux journalistes de Karfto sont en prison. Le 13 novembre, la cour d'appel de Sanandaj (Kurdistan) avait confirmé la condamnation d'Ako Kurdnasab à six mois de prison pour “tentative de renversement du régime à travers ses activités journalistiques". Le journaliste purge sa peine au pénitencier de Sanandaj. Et Kaveh Javanmard a été transféré, le 29 décembre, à la prison de Maragheh (Nord-Ouest) à 300 km du lieu de résidence de sa famille. Dans une autre affaire, Abolfazl Abedini Nasr, de l'hebdomadaire Bahar Khozestan, a été condamné, le 24 décembre, à un an de prison pour "incitation des ouvriers à la rébellion" et "relation avec des médias étrangers" par la 3e chambre du tribunal révolutionnaire de la ville d'Ahvaz (Ouest). En revanche, Omid Ahamadzadeh, collaborateur des journaux Aso et Didgah (suspendus depuis 2005), arrêté le 28 novembre par des agents du ministère des Renseignements de la ville de Sanandaj, a été libéré sous caution le 27 décembre. Les charges retenues contre lui n'ont pas été révélées. Enfin, le 31 décembre, des policiers se sont introduits dans les locaux du quotidien Tahlil Rooz dans la ville de Shiraz (Sud-Ouest) et ont agressé les journalistes présents. Mohamad Hassin Shaltokar a été transporté à l'hôpital après avoir reçu plusieurs coups au visage. La police, qui refuse d'enregistrer la plainte des journalistes, les accuse d'avoir pris des photos d'une altercation entre une brigade des forces de l'ordre et des manifestants dans une rue à proximité du siège du journal.
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Updated on 20.01.2016