Des serveurs basés au Royaume-Uni, qui hébergeaient une vingtaine de sites d'Indymedia, ont été saisis auprès de l'entreprise Rackspace, le 7 octobre 2004, à la demande du ministère de la Justice américain. Ce dernier aurait répondu à une sollicitation des autorités italiennes et suisses. Reporters sans frontières demande des explications à David Blunkett, le ministre de l'Intérieur britannique.
Des serveurs basés au Royaume-Uni, qui hébergeaient une vingtaine de sites d'Indymedia, ont été saisis auprès de l'entreprise Rackspace, le 7 octobre 2004, à la demande du ministère de la Justice américain. Ce dernier aurait agi sur demande des autorités italiennes et suisses.
Reporters sans frontières condamne cette intervention et demande la restitution immédiate des serveurs à Indymedia. L'organisation a par ailleurs adressé un courrier à David Blunkett, le ministre de l'Intérieur britannique, avec copie à ses homologues américain, italien et suisse, pour lui demander de fournir des explications sur cette saisie de matériel. "Cette intervention engage la responsabilité des autorités britanniques car elle concerne un hébergeur exerçant sur leur territoire. La fermeture de sites Internet est une mesure grave dont les motifs doivent impérativement être rendus public", a déclaré Reporters sans frontières.
La saisie des serveurs aurait été demandée par le FBI (Federal Bureau of Investigation) à la société texane Rackspace, hébergeur des sites d'Indymedia aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. L'entreprise s'est pliée à cette injonction le 7 octobre, faisant ainsi disparaître de la Toile une vingtaine de publications (Indymedia Nantes, Belgrade, Liège, Italie, Brésil, Portugal, Royaume-Uni, etc.).
Ed Gibson, responsable juridique de l'ambassade américaine à Londres, a fermement démenti auprès de Reporters sans frontières, le 8 octobre, que la police fédérale américaine avait participé de près ou de loin à cette intervention. Pourtant, d'après les déclarations faites à l'Agence France-Presse (AFP) par le porte-parole du FBI, celui-ci a bien ordonné la saisie des serveurs, mais "au nom d'un pays tiers". Les autorités suisses et italiennes seraient ainsi à l'origine de cette décision, bien qu'elles n'aient fait aucune déclaration officielle à ce sujet.
Le ministère de la Justice américain a émis l'ordre de saisie dans le cadre d'un Traité d'assistance judiciaire mutuelle (MLAT), un accord bilatéral qui prévoit une collaboration policière étendue dans les domaines du terrorisme international, des enlèvements et du blanchiment d'argent.
Les autorités suisses auraient demandé l'intervention américaine suite à la publication, sur certains sites d'Indymedia, de photographies de deux policiers genevois chargés d'identifier des "casseurs" ayant participés à des manifestations contre le sommet du G8. Le média alternatif serait par ailleurs dans le collimateur du parquet de Bologne depuis la publication, en novembre 2003, de messages très critiques concernant l'engagement militaire italien en Irak.
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