Fermeture de la radio indépendante Kalima
Organisation :
Après trois jours de blocus de la radio indépendante Kalima, la police entre dans les locaux, confisque le matériel et place les lieux sous scellés.
Reporters sans frontières est scandalisée de la fermeture de la radio Kalima. Vendredi 30 janvier, les forces de l'ordre sont finalement entrées dans les locaux de la radio indépendante, après un siège de plusieurs jours autour de l'immeuble. Elles ont confisqué le matériel et scellé les lieux, sous la direction du procureur de la République. Les autorités tunisiennes ont donc officiellement interdit les activités de la seule radio indépendante en Tunisie.
Les trois journalistes encore présents dans les locaux depuis le début du blocus en ont été sortis de force. L'un d'entre eux, Hatem Boukesra, a été arrêté à cette occasion, et ses collègues sont jusqu'à présent sans nouvelles de lui.
Dans cette affaire, Sihem Ben Sedrine, l'une des deux rédactrices en chef de la radio et célèbre militante de la liberté de la presse, a reçu une plainte du parquet pour "activités informatiques sans autorisation", définissant ainsi l'activité de la radio Kalima.
Depuis jeudi, les lignes des téléphones fixes et mobiles de tous les membres de Kalima ont été coupées. À ce jour, seul l'un des journalistes a pu retrouver l'usage de ses moyens de communication.
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28.01 - La radio indépendante Kalima cible d'un blocus de la police
Reporters sans frontières condamne fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante Kalima par les forces de police. Depuis le 27 janvier 2009, un cordon de policiers en civil encercle les locaux, empêchant ainsi l'activité des journalistes. Le coordinateur de la radio a été interpellé plusieurs heures, et un militant des droits de l'homme venu exprimer son soutien a été frappé par les forces de l'ordre.
Voir le siège des locaux de la radio Kalima.
"Les événements de ces derniers jours sont intolérables. Les autorités tunisiennes ne reculent devant rien pour entraver la liberté de la presse. Le harcèlement, le barrage physique des locaux, l'arrestation de membres de la radio, et enfin l'agression de l'un de ses invités traduisent une volonté de réduire Kalima au silence. Ce sont toujours les mêmes journalistes indépendants et militants des droits de l'homme qui subissent cette intransigeance politique" a déclaré l'organisation.
Kalima a transmis sa première émission par satellite le 26 janvier, après cinq mois de diffusion limitée à Internet. Dès le lendemain, des policiers en civil ont condamné l'entrée des locaux de la radio, situé au 4 rue Abu Dhabi à Tunis. Le coordinateur Dhafer Otay et sa collègue Marwa Rekik, sortis vers 14 heures le temps d'une pause, n'ont pas pu réintégrer leurs bureaux. C'est à ce moment que Dhafer Otay, 26 ans, a été emmené par les agents de sécurité au poste de police de Koulounya, non loin des locaux de Kalima, à Tunis. Aucune nouvelle n'a été donnée jusqu'à sa libération, vers 19 heures. "Ils m'ont posé des questions sur mon travail à la radio, mes relations. Puis ils m'ont interdit de rentrer à nouveau dans les studios" a déclaré Otay.
Le militant des droits de l'homme, Zahir Makhlouf, a de plus été agressé par les policiers en civil, alors qu'il tentait d'entrer dans les locaux de la station.
L'activité journalistique de la radio est assurée par les trois journalistes restés à l'intérieur des locaux, depuis le début du blocus. Omar Mestiri, directeur de la rédaction de Kalima et titulaire du bail du local, est la seule personne autorisée à entrer et sortir de l'immeuble.
Kalima est la première radio indépendante en Tunisie. Sihem Ben Sedrine, célèbre militante de la liberté de la presse et l'une des deux rédactrices en chef de Kalima, voulait, en la lançant, populariser de nouveaux débats, élargir le champ de l'information, extrêmement encadrée en Tunisie.
Pour écouter Kalima sur Internet : www.kalimatunisie.com, émissions tous les jours à 7h, 13h, 20h, 24h.
Publié le
Updated on
20.01.2016