Fermeture définitive de l'hebdomadaire Rouji Ha Lat : Reporters sans frontières dénonce la partialité de la justice

La cour pénale du Kurdistan iranien a ordonné, le 11 avril 2008, la fermeture définitive de l'hebdomadaire en langue kurde Rouji Ha Lat, accusé d'avoir reçu des fonds étrangers. Selon la cour, le journal aurait violé la loi en commercialisant des exemplaires dans le Kurdistan irakien. "Tous les prétextes sont bons pour faire taire les médias indépendants. La justice iranienne perd de sa crédibilité chaque fois qu'elle prononce des condamnations iniques et absurdes. Dix-huit journaux ont été suspendus depuis le debut de l'année en Iran. Chaque fois pour des raisons politiques”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 11 avril 2008, l'hebdomadaire Rouji Ha Lat a été définitivement suspendu par la cour pénale du Kurdistan, dans la ville de Sanandaj. La cour a considéré que les recettes des ventes du journal dans le Kurdistan irakien représentaient une source de revenus en provenance de l'étranger, et donc illégale. En Iran, les médias nationaux ne sont pas autorisés à recevoir des aides financières extérieures. Trois journalistes de la rédaction, poursuivis pour “action contre la sécurité nationale”, ont été condamnés à verser une amende de 300 000 toumen (l'équivalent de 300 euros). En 2006, Farhad Aminpour, Reza Alipour et Saman Solimani avaient été incarcérés pendant un mois avant d'être libérés sous caution. Par ailleurs, la 6e chambre du tribunal général de Téhéran a prononcé, le 16 avril 2008, la suspension du périodique Rah Ayandeh, suite à une plainte déposée par le département de la presse du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Le neuvième numéro, en préparation, devait être consacré à la fête du travail et au combat des syndicats en Iran. Enfin, Reporters sans frontières demande le retour rapide dans les kiosques de l'hebdomadaire Ashtai et du quotidien Rouzegar. Le 3 avril 2008, la Haute Cour de justice a cassé la décision de la première chambre du tribunal de Sanandaj qui avait ordonné, le 3 décembre 2007, la fermeture définitive d'Ashtai. L'hebdomadaire était suspendu depuis août 2005. De son côté, le tribunal général de Téhéran a réhabilité, le 5 avril 2008, le quotidien Rouzegar. Le journal avait été suspendu le 20 octobre 2006 par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique pour avoir traité de sujets politiques non autorisés par la nature de sa licence.
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Updated on 20.01.2016