Fahem Boukadous met un terme à sa grève de la faim

Suite à des promesses du directeur de la prison de Gafsa quant à l'amélioration de ses conditions de détention, le journaliste de la chaîne tunisienne El Hiwar Ettounissi, Fahem Boukadous, a décidé de mettre un terme à sa grève de la faim, le 15 novembre 2010. Reporters sans frontières est soulagée par l’arrêt de la grève de la faim de Fahem Boukadous, parce qu’il était dangereux pour lui de mettre ainsi sa santé en péril. L’annonce de l’amélioration de ses conditions de détention est certes un geste de la part des autorités pénitentiaires, mais ne saurait nous satisfaire pleinement. Encore une fois l’organisation réitère son appel en faveur de la remise en liberté du journaliste. Fahem Boukadous avait entamé une grève de la faim le 8 octobre dernier pour protester contre ses conditions de détention et exiger sa libération. Gravement asthmatique, il a refusé de prendre ses médicaments. Très vite, son état de santé s'est dégradé (pour information : http://fr.rsf.org/tunisie-100eme-jour-de-detention-pour-22-10-2010,38645.html). Condamné le 13 janvier 2010 à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Gafsa pour avoir filmé les émeutes du bassin minier de Gafsa au printemps 2008, Fahem Boukadous a été arrêté le 15 juillet 2010, à l'hôpital de Sousse, où il était venu récupérer son dossier médical (pour information : http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html). Par ailleurs, Reporters sans frontières fait part de son inquiétude face à la permanence des pressions et violences dont les journalistes sont l'objet. Le journaliste de l’hebdomadaire Attariq Al-Jadid, Tawfik Ayachi, a été agressé, à 22h30 le 10 novembre 2010, par quatre hommes, à sa descente du bus n° 19, alors qu'il se rendait à son domicile à Mégrine. Plaqué au sol, puis violemment battu, il a été laissé inconscient par ses agresseurs. Une fois revenu à lui, il est parvenu à se rendre au domicile de son beau-frère qui l’a emmené au commissariat de police le plus proche. A l’hôpital, les médecins ont pu constater des contusions graves au visage et aux côtes ; sa main droite est cassée au niveau du poignet. L'agression de Tawfik Ayachi intervient après la publication du numéro 204 d’Attariq Al-Jadid, qui abordait plusieurs sujets jugés sensibles par les autorités, comme les cas de disparitions forcées et de violations des droits de l’homme.
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Updated on 20.01.2016