09.09.04 - Libération de l'équipe de Rustavi-2
Nana Lezhava et Levan Tetvadze, de la chaîne de télévision géorgienne Rustavi 2, ont été libérés, le 8 septembre, après cinq jours de détention. Les services de sécurité d'Ossétie du Nord ont finalement reconnu que les passeports des deux journalistes indiquaient la ville de Kazbegi comme lieu de résidence, ce qui permettait à l'équipe de se rendre légalement en Ossétie du Nord sans visa.
Par ailleurs, Zurab Dvali, de la chaîne de télévision géorgienne Mze, et son cameraman ont été expulsés de Beslan vers Moscou, le 8 septembre au matin. Les forces de sécurité de la région, qui avaient fait irruption la veille au soir dans leur hôtel, ont exigé leur départ vers Moscou, arguant qu'ils "ne pouvaient pas garantir la sécurité des journalistes géorgiens". Leurs passeports ont été confisqués. Le lendemain, l'équipe a été conduite à l'aéroport et a pu récupérer les passeports à bord de l'avion pour Moscou.
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06.09.04 - Entraves à la couverture médiatique de la tragédie de Beslan
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Nana Lezhava, de la chaîne de télévision géorgienne Rustavi 2, et Levan Tetvadze, cameraman, ont été arrêtés le 4 septembre 2004 par la police de Beslan (Ossétie du Nord) et sont toujours détenus. Par ailleurs, Andreï Babitski et Anna Politkovskaïa, deux journalistes russes spécialistes de la question tchétchène, ont été empêchés de couvrir la tragique prise d'otages.
" Nous vous demandons de vous assurer que les journalistes puissent faire leur travail sans entraves, en particulier en cette période critique et tragique où la population est en droit de recevoir une information complète, impartiale et indépendante ", a déclaré Reporters sans frontières dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur russe, Rachid Nourgaliev.
" Nous demandons la libération immédiate des journalistes géorgiens et la restitution de leur matériel de travail, ainsi qu'une enquête sur les circonstances de l'empoisonnement d'Anna Politkovskaïa ", a ajouté l'organisation.
Les autorités locales affirment que les journalistes géorgiens ne sont pas en possession des visas et accréditations nécessaires. Selon Eka Khoperia, responsable de l'information à Rustavi 2, Nana Lezhava et Levan Tetvadze se trouvent en situation régulière puisqu'ils sont résidents de Kazbegi, ville frontalière entre l'Ossétie du Nord (Russie) et la Géorgie. Conformément aux accords entre les deux pays, les habitants de cette ville peuvent entrer en Russie sans visa. La police locale a saisi la caméra, les enregistrements, les documents et les téléphones de l'équipe de télévision. Le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, a exigé que ses ressortissants soient relâchés sans délai.
Anna Politkovskaïa, du quotidien russe Novaya Gazeta, a tenté à trois reprises, le 1er septembre, de prendre un vol à l'aéroport Vnukovo de Moscou pour se rendre sur le lieu du drame et essayer de négocier avec les terroristes, comme elle l'avait déjà fait lors de la prise d'otages dans un théâtre de Moscou, en 2002. Les deux premières tentatives se sont soldées par un échec, puis la journaliste a finalement été autorisée à embarquer dans un avion.
Pendant le vol, Anna Politkovskaïa a bu un thé et, environ dix minutes plus tard, a été victime d'un malaise. Elle a été admise en urgence à l'hôpital de Rostov (Sud), où les médecins ont diagnostiqué une infection intestinale aiguë. Le 3 septembre, elle a été transportée à Moscou, dans un état stable. Dmitri Muratov, directeur de Novaya Gazeta, a déclaré attendre les résultats des analyses pour se prononcer sur l'origine de l'intoxication de la journaliste. " Il est toutefois évident que tous les journalistes qui font autorité en Tchétchénie ont été tenus éloignés du déroulement des événements de Beslan ", a-t-il ajouté.
Andreï Babitski, du service russe de la radio américaine Radio Free Europe, a été interpellé le 2 septembre à l'aéroport Vnukovo de Moscou alors qu'il souhaitait se rendre à Beslan. La police de l'aéroport a expliqué que les chiens avaient flairé des explosifs dans les bagages du journaliste. Elle a relâché Andreï Babitski après avoir fouillé ses affaires. Mais à la sortie du poste de police, le journaliste a été pris à partie par deux inconnus en civil. Cette altercation a donné lieu à une seconde arrestation. Andreï Babitski, détenu jusqu'au soir, a été condamné le lendemain pour " hooliganisme ". En appel, la peine initiale de cinq jours de prison a été convertie en amende.
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