Enquête sur l'arrestation de Guy Theunis : les accusations, la procédure, les hypothèses

Reporters sans frontières rend public un rapport complet sur la situation du père Guy Theunis, détenu à la prison centrale de Kigali depuis deux mois. Le prêtre journaliste est innocent des faits dont on l'accuse. Les "preuves" présentées contre lui n'ont aucun fondement. Il est victime d'une vendetta personnelle de quelques tenants du pouvoir. Reporters sans frontières s'était rendue au Rwanda, début octobre, afin d'enquêter sur cette affaire.

Reporters sans frontières rend public aujourd'hui un rapport complet sur la situation de Guy Theunis, détenu à la prison centrale de Kigali depuis deux mois. Le prêtre journaliste est innocent des faits dont on l'accuse. Les "preuves" présentées contre lui avant, pendant et depuis la tenue de la gacaca (tribunal traditionnel), le 11 septembre 2005, n'ont aucun fondement. Une poignée d'individus, poussés par des motivations personnelles ou politiques, a monté un dossier contre lui dans l'urgence. Guy Theunis est victime d'une vendetta personnelle menée par quelques tenants du pouvoir qui ont profité du passage de l'ancien journaliste de Dialogue au Rwanda pour lui faire payer son engagement religieux, ses dénonciations des violations des droits de l'homme commises par le Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir), ou tout simplement pour régler des comptes personnels. Reporters sans frontières s'est rendue au Rwanda, du 30 septembre au 7 octobre, afin d'enquêter sur cette arrestation. Les représentants de l'organisation ont pu rendre visite à Guy Theunis en prison. Ils ont également rencontré les principaux témoins à charge présents lors de l'audience du 11 septembre de la gacaca qui a placé le père Theunis dans la catégorie 1 des personnes soupçonnées d'être impliquées dans le génocide, c'est-à-dire parmi les "incitateurs" et les "planificateurs". Le prêtre catholique de nationalité belge, âgé de 60 ans, membre de la Société des missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) et ancien journaliste de la revue Dialogue, résidant au Rwanda de 1970 à 1994, est détenu à la prison centrale de Kigali depuis le 6 septembre 2005. Son crime ? Avoir incité à la haine ethnique et nié l'existence du génocide, selon ses accusateurs. Avoir dénoncé les violations des droits de l'homme commises par le FPR, selon ses défenseurs.
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Updated on 20.01.2016

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