Reporters sans frontières et l'épouse de Guy-André Kieffer, Osange Silou-Kieffer, font part de leur espoir face à une avancée déterminante dans l'enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien, le 16 avril 2004 à Abidjan. Jean-Tony Oulaï, un capitaine de l'armée ivoirienne qui affirme avoir fait partie des services spéciaux, a été arrêté, mis en examen et écroué en France.
Dans une déclaration commune, Reporters sans frontières et l'épouse de Guy-André Kieffer, Osange Silou-Kieffer, font part de leur espoir face à une avancée déterminante dans l'enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien, le 16 avril 2004 à Abidjan. Suite à de nombreuses incohérences dans ses dépositions, Jean-Tony Oulaï, un capitaine de l'armée ivoirienne affirmant avoir fait partie des services spéciaux, a été arrêté, mis en examen et écroué en France. Des éléments concordants laissent penser qu'il a pu être le chef du commando qui a kidnappé et fait disparaître Guy-André Kieffer.
Par ailleurs, les juges Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos doivent se rendre en Côte d'Ivoire le 16 février pour une mission d'une semaine, en vertu d'une cinquième commission rogatoire internationale.
« A l'évidence, l'enquête avance. Les interrogatoires de Jean-Tony Oulaï vont pouvoir se dérouler dans un climat serein, loin de la pression qui s'exerce sur les témoins restés en Côte d'Ivoire. Si le travail des juges Ramaël et Ducos n'est pas une fois de plus entravé, nous avons bon espoir de connaître bientôt la vérité. C'est dans cet esprit que nous appelons le gouvernement ivoirien à accepter le transfert en France de Michel Legré dès que possible », ont déclaré Reporters sans frontières et Osange Silou-Kieffer.
Arrêté le 11 janvier 2006 en banlieue parisienne, Jean-Tony Oulaï a été mis en examen pour « enlèvement » et « séquestration », le 13 janvier, dans l'affaire de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer instruite par les juges Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos. Après que l'avocat de Jean-Tony Oulaï eut interjeté appel de sa mise en détention provisoire, la quatrième chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a finalement confirmé son maintien à la prison de la Santé, à Paris, le 26 janvier.
Accusé par deux membres de sa garde rapprochée, en mai 2004, d'avoir supervisé l'enlèvement de Guy-André Kieffer, le capitaine Oulaï nie avoir été présent à Abidjan ce jour-là. Or, les relevés de son téléphone portable prouvent le contraire. Lors d'un interrogatoire, le 13 janvier 2006, il a finalement reconnu s'être trouvé à Abidjan, affirmant que les policiers avaient « mal résumé » ses premières déclarations, mais nie avoir participé à l'enlèvement. De son côté, les deux témoins qui l'ont accusé d'avoir supervisé l'opération se sont rétractés, prétendant avoir voulu faire « une plaisanterie ».
Par ailleurs, le prix « Jeune talent » du 17e concours de plaidoirie du Mémorial de Caen a été attribué, le 8 février 2006, à l'avocat togolais Benoît Kossi Afangbedji, dont le sujet était : « L'affaire Guy-André Kieffer, preuve de la violation de la liberté d'expression et de la presse en Côte d'Ivoire ». Le jury présidé par la cantatrice Barbara Hendricks a inscrit le dossier de Guy-André Kieffer parmi les trois dossiers qui bénéficieront d'un suivi du Mémorial de Caen. Kossi Afangbedji a émis le souhait de rejoindre le collectif de défense, portant à 11 le nombre des avocats saisis du dossier.
Rappel des faits
Guy-André Kieffer, journaliste indépendant basé à Abidjan, a disparu depuis le vendredi 16 avril 2004. Il a été vu pour la dernière fois vers 13 heures dans un centre commercial de la capitale. Il a travaillé pour le quotidien économique français La Tribune, de 1984 au début de l'année 2002. Installé à Abidjan depuis cette date, Guy-André Kieffer travaillait comme journaliste indépendant, et collaborait à La lettre du Continent et plusieurs journaux ivoiriens.
Michel Legré, beau-frère de Mme Simone Gbagbo et dernière personne à avoir vu Guy-André Kieffer avant sa disparition, a été mis en examen le 21 octobre 2004 par le juge Patrick Ramaël pour « enlèvement et séquestration ». Le 13 décembre de la même année, le juge a demandé sa remise temporaire pour deux mois. Cette mesure a pour objectif de permettre à la justice d'interroger en France le ressortissant ivoirien, détenu à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) pendant un an et demi, avant d'être finalement mis en liberté provisoire, en octobre 2005. Les autorités ivoiriennes n'ont pas encore donné suite à cette demande.