Enlèvement d’un journaliste incarcéré à la prison de Rusafa
Organisation :
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur le sort du journaliste Saad Al-Aossi, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Shahid Al-Moustaqil (Le Témoin indépendant), enlevé le 25 mars 2011 par des individus armés alors qu’il était détenu dans une prison située à Rusafa (sud-est de Bagdad).
L’organisation demande aux autorités irakiennes de tout mettre en oeuvre pour retrouver ce journaliste et arrêter les commanditaires de son enlèvement. En outre, lumière doit être faite sur les raisons de son arrestation et de sa détention, régulièrement réfutées par les autorités. Nous rappelons que la liberté d'expression est garantie par la Constitution irakienne.
Sa famille, qui est sans nouvelles de lui depuis, a adressé, le 3 avril dernier, une lettre au Premier ministre, Nouri Al-Maliki, et au directeur des services de renseignements, Zuhair Gharbaoui, qu’elle considère comme responsables de l’enlèvement de l’enlèvement de leur proche.
Saad Al-Aossi avait été arrêté à la mi avril 2010 à son domicile (à l’issue d’une perquisition), puis condamné, en août dernier, à un an de prison ferme par la Cour pénale de Bagdad pour “diffamation” et “publication d’informations classifiées”. Cette arrestation faisait suite à la publication de plusieurs articles critiques sur la situation politique en Irak, notamment à l’encontre de Nouri Al-Maliki.
En février 2011, Saad Al-Aossi avait écrit au Premier ministre, pour lui demander d'intervenir en faveur de sa libération, soulignant que ses articles ne contenaient aucun secret d'État, contrairement à ce qui lui a été reproché. En mars dernier, une équipe de journalistes avait été empêchée de lui rendre visite. Lors des manifestations organisées le 25 février dernier à l’occasion du “Jour de colère”, des professionnels de l’information s’étaient mobilisés pour dénoncer le silence des autorités sur la détention de ce journaliste.
Reporters sans frontières rappelle que, le 5 février 2010, à la veille des élections parlementaires de mars, le siège du journal pour lequel le journaliste travaillait avait fait l’objet d’une attaque par des forces de sécurité. Le matériel informatique avait été saisi, le personnel chassé et les locaux fermés pendant deux semaines.
Publié le
Updated on
20.01.2016