Emirats arabes unis : Ahmed Mansoor condamné à dix ans de prison pour “fausses informations”  

Le blogueur et défenseur des droits humains Ahmed Mansoor a été condamné à dix ans de prison pour avoir critiqué la politique de son pays sur les réseaux sociaux. Reporters sans frontières condamne ce verdict disproportionné et absurde et demande sa libération immédiate.

L’accusation de collaboration avec une “organisation terroriste” a été abandonnée. Mais pour avoir, selon le juge, critiqué le pouvoir et terni "le statut et le prestige des Emirats arabes unis et ses symboles" et avoir cherché à nuire aux relations du pays avec ses voisins, en publiant de “fausses informations” sur les réseaux sociaux, le célèbre défenseur des droits humains et blogueur émirati Ahmed Mansoor a été condamné à dix ans de prison, à une amende d'un million de dirhams (233.000 euros) et à une mise sous surveillance de trois ans à sa sortie de prison, ont indiqué jeudi 30 mai des journaux pro-gouvernementaux.


“Une condamnation aussi lourde est complètement absurde et disproportionnée. Ahmed Mansoor n’a fait que partager des informations. Si elles déplaisent au pouvoir, c’est la réalité qu’il faut changer. Emprisonner le messager est une réaction absurde, digne des pires régimes policiers et autoritaires, alors que les Emirats se targuent d’être un pays d’une grande modernité. Ahmed Mansour n’a rien à faire en prison, il doit être relaché immédiatement” déclare Sophie Anmuth, en charge du bureau Moyen-Orient à RSF.


Le procès d’Ahmed Mansoor n’a commencé que récemment, une année après son arrestation en mars 2017 . Cela faisait plus d’un an qu’il était maintenu en détention provisoire.


L’opposant et blogueur avait déjà été condamné à trois ans de prison en 2011 pour avoir «utilisé internet pour insulter les dirigeants des Emirats arabes unis». Il avait été pardonné la même année, mais interdit de quitter le territoire.


A ce jour, un journaliste et deux journalistes-citoyens sont emprisonnés aux Emirats Arabes Unis. Le pays figure à la 128ème place du Classement 2018 sur la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 31.05.2018